Le jardinage debout intensif

Ce weekend end je regardais les photos de l’évolution de mon potager, j’en ai construit des bacs ! Et je continue, je suis en train de mettre en place une nouvelle parcelle consacrée au jardinage debout intensif. Vous vous demandez peut être ce que je veux dire par là. En résumé, je veux une partie du potager beaucoup plus orientée sur la production en quantité, toujours dans le but de me rapprocher de l’autonomie en produit frais.

Potager en carrés et productivité

Depuis les premiers carrés installés fin 2011, mon potager prend une nouvelle allure. Quand on veut se rapprocher de l’autonomie, on doit faire quelques compromis sur l’aspect esthétique du potager. Inévitablement il faut réduire la place des allées. Dans un potager en carrés, tel que la plus part d’entre nous l’imagine, c’est-à-dire avec des planches de culture de 1m20 de côté, les allées représentent 50% de la surface. En plus de cette perte de surface, il faut gérer individuellement chaque carré de potager. Ce type d’implantation n’est pas la meilleure solution pour un jardinier qui choisirait de produire en quantité. Ce n’est pas pour rien que les maraichers ont choisi, une implantation différente et qu’ils cultivent de longue ligne. En bref, il faut faire des planches de culture les plus longues possible. Pour la largeur des planches et des allées, c’est en fonction de la méthode que vous allez choisir.

Dans le livre des légumes en hivers, Eliot Coleman a choisi une largeur de 75cm et des allées de 30cm. Les 75cm sont défini par la largeur de son motoculteur. Richard Wallner dans sa ferme du petit colibri, a choisi une largeur de 1m70 avec des allées de 60cm car il utilise la culture sur butte.

Pour ma part, je vais conserver la largeur de 1m20 pour une question d’implantation par rapport à mon potager en carré. Les allées feront 80cm pour circuler confortablement avec une brouette.

Concernant la longueur des planches, je ne peux pas faire plus que 6m à cause du fort dénivelé de mon terrain. Pour la méthode, je n’ai pas hésité une seconde ! Je veux jardiner debout !

Un effort bien récompensé

Quand on goute au jardinage debout c’est difficile de revenir à une méthode plus traditionnel. La vision du jardinage prend une autre allure quand on est plus obligé de se plier en deux. C’est pour cette raison que mes nouvelles planches de culture feront 80cm de haut. Seulement il y a quand même un prix à payer ! L’installation de ce type de planche de culture demande beaucoup plus d’effort. Pour vous donner une idée, il va falloir que je manipule 23 m3 de terre pour remplir mes 4 planches. Pour un tel volume, je vous conseille d’avoir beaucoup d’amis. Vous les invitez à un barbecue et vous leur servez une pelle avec l’apéro. Personnellement j’ai choisie d’utiliser une mini pelle.

Rassurez-vous ! L’effort qu’il faut fournir pour remplir ses premiers bacs surélevés est vite oublié. C’est tellement agréable de semer ou de récolter des légumes en restant droit. De plus, la position confortable n’est qu’un des nombreux bénéfices au jardinage debout, pour en découvrir d’autre vous prouvez lire cette article.

Le jardinage debout est une méthode que je conseille aux débutants car c’est très motivant. Par contre, je leur conseille de commencer avec des bacs surélevé d’une longueur maximum de 2m40. Les bacs plus courts sont plus faciles à fabriquer et à installer. Quand on découvre le jardinage, il faut commencer petit car les sources de découragement sont nombreuses.

Une fabrication différente

Pour des planches de cultures de 6m de long pas question de les construire en atelier. Il faut les fabriquer en même temps qu’on les installe. C’est-à-dire qu’il faut commencer par mettre en place les 2 côtés de 1m20. La difficulté c’est de les placer précisément. L’utilisation de support à planter me parait aussi nécessaire pour assurer une bonne tenue du bac.

Apres les côtés, j’installe les renforts transversaux, et là encore il faut viser juste. Pour résister à la pression de la terre, il faut prévoir des traverses régulièrement installées à l’intérieur du bac. Je les placer de telles façons que le poteau tombe à l’intersection de 2 planches. Me permettant ainsi de les visser sur le poteau. Une fois ces éléments en place, je peux commencer à visser les premières planches qui formeront les côtés de 6 m.

Si vous êtes seul, la manipulation des planches de 4m n’est pas simple, c’est pour ca que j’utilise un petit support que je visse provisoirement sur le poteau central. Je peux facilement faire glisser la planche dessus et l’ajuster pour finalement la visser. Je commence par visser toutes les planches de 4m en prenant soin de les croiser. Quand toutes les planches sont vissées, il ne reste plus qu’à boucher les trous avec les planches plus courtes.

Une fois la structure terminé, je déroule la protection plastique à l’intérieur et je la fixe comme d’habitude avec des tasseaux.

Le diaporama de photos sera plus parlant que mes explications !

Si vous avez des questions, utilisez les commentaires ci dessous !

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Réponses

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  1. Bonjour

    Je suis très intéressé, j’aimerais construire moi même ces bacs en hauteur. Est-ce que tu aurais un plan/croquis détaillé à partager ?

    Merci en tout cas pour ce chouette article !

    Cordialement

  2. Je suis âgée mais très jardin’ aussi je voudrais faire des bacs surélevés avec des tôles en fer ondulées vendues en long de 2mx1lm donc pour un bac de 2×1 mil me faudrait 3 tôles ´ ces tôles seraient maintenues aux extrémités par des poteaux de bois ainsi que dans leur longueur tous les 50cm , qu’en pensez vous et dois je mettre un géotextile à l’interieur oupas merci de vos suggestions Eliane

    1. Bonjour Eliane
      Les tôles…mmh … ça dépend de votre situation géographique et de l’ardeur du soleil chez vous –> le fer devient brulant au soleil., la terre en contact de la tôle risque de devenir très très chaude. Mes “jardinières” sont en planches de coffrage (moins conductrices de chaleur) et pourtant celle qui est la plus exposée souffre beaucoup l’été (je suis dans le Sud), j’ai été obligé de doubler la face exposée au soleil avec des canisses pour la rafraichir.
      Géotextile ? Je ne vois pas son utilité dans un potager, aucune racine potagère ne peut percer une tôle.
      voila voila 🙂

  3. Bonjour tout le monde !
    Pour commencer je suis du Sud, du vrai Sud, le sec, le brûlant, celui où il n’y a presque pas de terre et où entre mai et septembre on reçoit 4mm de pluie en 3 fois (région entre Marseille et Toulon) Bref c’est l’enfer pour les légumes même ceux dits “d’été” 😉
    Je me suis mis au potager il y a quelques années et devant les difficultés de cultiver en “pleine terre” je suis vite passé au potager surélevé.
    Je me suis donc fabriqué 2 grosses jardinières de 1,20m X 4,50m X 0,50m en planches de coffrage dont la moitié récupérée sur des chantiers (planches fendues, voilées…) le reste en neuf. Les angles et les renforts sont issus des traverses de palettes (recup’ toujours la récup’). Un bon coup d’huile de lin/essence de térébenthine et un revêtement intérieur en plastique (je sais c’est une horreur mais le zinc c’est vraiment troooop cher) que l’on met d’habitude contre les fondations des maisons. N’ayant que très peu de terre j’ai rempli tout ça avec des souches pourries, des branches et du compost maison. J’en rajoute une couche tous les ans. Je précise que ces “jardinières” n’ont pas de fond, elles sont posées sur le sol d’origine histoire de permettre la circulation des vers de terre.
    Facile à construire, résistantes (elles ont déjà 5 ans et n’ont pas bougé), travail de la terre réduit au minimum –> retrait du paillage/brf , rajout de compost, réinstallation du paillage/brf . Pas de labours, pas de bêchages qui foutent en l’air l’habitat des petits organismes besogneux et économie d’eau ce dernier point étant primordial pour moi dans mon environnement de four.
    Je conseille à tout le monde cette façon de jardiner.

  4. Merci pour vos articles, qui révèlent un soucis profond et constant d’un haut niveau de réalisation.
    J’ai dans l’idée de monter une production intensive, et j’avoue que je me tâte beaucoup entre la culture au sol et celle en planches sur-élevées : je crains que mon dos en aime une plus que l’autre ;))
    Quelle surface avez-vous à ce stade ?
    Etes-vous visitable ?

  5. Bonjour Loïc

    Comme j’ai un terrain assez conséquent et que je veux vraiment produire mes légumes et faire quelques expérimentations avec des légumes rares, les petits carrés surélevés ne me semblaient pas vraiment correspondre à mon (futur)potager, sauf peut-être pour cultiver quelques plantes aromatiques. Mais j’m’fais vieille et ça me plairait bien de cultiver debout, surtout qu’ça va pas aller en s’arrangeant, mon pauvre monsieur, donc je vais suivre ton évolution et tes conseils pas à pas!

  6. Bonjour Loïc,
    Au préalable, juste un mot, à la fois de remerciement et d’admiration. J’ai pas mal fouillé sur le WEB avant de prendre la décision “Comment réaliser mon potager durable…”. Il y a de bons sites / blogs, mais le votre est impressionnant par sa qualité et sa richesse, tant sur le fond que sur la forme.
    Une simple question mais importante avant de démarrer. J’ai télécharger vos brochures et vus vos vidéos (plusieurs fois déjà).
    Vous présenter des bacs de 80 cm de hauteur et comment les remplir. C’est cela que je souhaite suivre. Pour autant, vos publications présentent des bacs de 40 cm de hauteur.
    La question est simple (peut-être naïve aussi), pourquoi ?
    Bien cordialement.

  7. Bonjour,
    Je commence un projet sur les bases proposées par l article de Loic. Une grande bande plein sud sur 18 ml , mais seulement 70 cms de largeur imposée par un espace restreint et 80 cms de haut. Ma question est : quelle genre de protection pour empêcher l installation de campanule ou de rat au fond du bac . Une autre expérience similaire sur un bac de 80 de haut m’a obligé à cohabiter avec un animal qui laissait des tranchées nouvelles chaque matin ( bien que rebouchées par mes soins) au beau milieu de mes salades. Merci.

  8. j’ai fabriqué un jardin surélevé en carrés, mobile et autonome que j’ai amélioré depuis 3 ans. J’ai testé un grand nombre de légumes que je cultive de façon dense et en compagnonnage. Je peux cultiver tous les légumes possibles (poivron, tomates, aubergine, choux, brocoli, etc.,) et ce de façon biologique sans qu’il y ait de carences ou de maladies visibles. Cette année, j’ai testé un nouveau prototype de jardin, en culture dense de courges et pastèques avec co-culture de fines herbes et roquettes. C’était impressionnant, en 2 semaines, mes semis de courges ont explosés et ont atteint une hauteur moyenne de 60 cm et au bout de 6 semaines, les plants envahissaient la cour avec des tiges de plus de 500 cm de long, portant de nombreuses courges. La culture en jardins carrés surélevés est un concept qui répond parfaitement au potager urbain.

  9. bonjour Loïc,
    je ne sais pas quel traitement tu as utilisé pour tes planches, mais je te conseille de l’huile d’imprégnation c’est pas mal et plus de nourrir le bois la couleur du bois est ravivé.

    a bientôt

  10. J’ai fait un seul carré surélevé à 1m, et c’est vrai que c’est très confortable de jardiner debout. Mais il en faut de la terre, du sable et du compost pour remplir tous ces bacs ! J’ai mis trop de compost par rapport à la terre et le drainage est trop important je pense, mais bon c’est fait.
    Pour jardiner debout, pourquoi ne pas creuser des tranchées (à la minipelle) pour y circuler plutôt que de surélever la terre ? Une pompe de cave permettrait d’évacuer l’eau si nécessaire, ou d’utiliser ces tranchées comme réservoir d’eau de pluie (bonjour les moustiques;-)
    Le jardinier enfile ses cuissardes et le tour est joué 😉

  11. Je cultive aussi en bac, moins haut de 1,20 de large et 15 m de long et je travaille assise entre les bacs
    Mes bacs sont construits avec des dosses, c’est a dire les premières planches avec la croute des arbres que les sciries débitent et n’en n’ont pas l’utilité, les bois ne sont pas traités
    Il faut expliquer l’intérêt de ne plus utiliser le retournement de la terre qui perturbe le fonctionnement de la flore microbienne et le travail fondamental des vers de terre … De plus l’intérêt des bacs est de cultiver des plants beaucoup plus proches les unes des autres et de mélanger différents légumes en respectant les associations favorables

  12. Vraiment je jardine beaucoup au sol et c’est une question d’habitude.Quand le terrain est déplanté je passe un coup de motoculteur c’est tres rapide et le terrain est pret a nouveau.Pour les asperges ,les potimarrons et potirons et les topinambours et même les artichauds et encore les pommes de terre en grande quantité ce ne doit pas être facile en surelevé.Je ne vois pas l’intêret d’un jardin surelevé surtout en intensif.

    1. Miot, je pense que vous avez grandement raison. Quel intérêt de dépenser autant d’argent et de temps pour soi-disant faire des économies. Mais bon, s’il accepte çà, c’est son fonds de commerce qui s’écroule.

  13. excellent ce projet!
    tes idées sont de plus en plus grandes, il ne reste plus qu’à travailler!
    tu n’utilises pas de planches traité autoclave? est ce pour éviter la moindre toxicité sur tes productions?

  14. Les rangées de haricots CONTENDER arrivent en fin de production ds mon potager . Je vais retourner la terre et enfouir en le broyant cet excellent engrais vert à l’aide d’une petite motobineuse électrique. Je me vois mal faisant laborieusement ce travail à la main – même debout- ds des bacs surélevés de 1.20M au carré ou même de 1.2 X 6 M …

    1. pourquoi les enfouir ? Les laisser en surface eventuellement en les coupant grossierement à la main et les vers et autre organismes feront le reste. C’est leur job.

  15. Bonjour, je ne comprend pas pourquoi vous vous tracassez à ce point avec des planches, des bouts de bois , etc … personellement je vais faire un jardin debout de production importante, tout simplement avec des parpaings !!! c’est à un prix d’achat dérisoir, moins de 1 euro l’unité … 1,20 m de large par 6 ou 8 m de long, 3 rangées de plots l’un sur l’autre cela fait 60cm …. après un peu d’enduit à la chaux sur l’extérieur et le tour est joué … non ? qu’en pensez vous ?

    1. Pour que votre construction se tienne bien stable dans le temps il vous faudra aussi une sérieuse fondation en béton armé. Moi, je préfère jardiner au sol; c’est pour cela que les outils de jardin ont de longs manches… et ainsi j’entretiens la souplesse de mon corps.

  16. Bonjour,
    Plusieurs questions:
    1.Y-a-t-il un fond à la structure?
    2.Quel est le prix de revient d’une structure de 1,2*6 m
    3.Le planches et poteaux utilisées semblent traités.
    Savez vous quels sont les produits de traitement utilisés?
    N’y a-t-il pas un risque de contamination du sol des allées par le ruissellement des eaux de pluie sur la partie extérieure des planches.

    Merci d’avance.

    Bruno Trachez

    1. Bonjour Bruno

      non, il n’y a pas de fond

      j’ai pas encore établie le prix de revient

      Les poteaux sont autoclave, mais rien ne vous empêche d’utiliser du bois non traité.

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