Comment protéger son potager ?
Quand on commence à cultiver un potager, on réalise vite qu’il est la cible de nombreuses agressions. On en vient rapidement à la question « Comment protéger son potager ? » Cette question est vaste puisqu’il y a de nombreux acteurs en jeu. J’aimerais dans cet article, survoler les différentes sources susceptibles d’agresser votre potager ainsi que les solutions adaptées. Je liste trois grandes familles source de problèmes pour le potager.
Comment protéger son potager des ravageurs ?
Sous le terme « ravageur », j’inclue les limaces et autres gastéropodes, les oiseaux qui peuvent aussi faire de gros dégâts dans les semis, les chats qui viennent gratter dans les planches fraîchement semées ainsi que tous les autres animaux ou insectes qui compromettent les récoltes.
Il n’y a pas de solutions miracles pour lutter contre tous ces ennemies du potager. Cependant vous n’êtes pas totalement désarmés.
La protection rapprochée
Pourquoi chercher à protéger tout son potager alors que seules les salades sont concernées ? Peu importe la plante visée, ce que je veux dire c’est que toutes vos cultures ne sont pas la proie des ravageurs en même temps. La meilleure stratégie en cas d’attaque, c’est la protection rapprochée. Si une salade est mangée par les limaces, le plus efficace est de lui installer une cloche en plastique ou en vert pour créer une barrière entre le mangeur et le mangé. Alors vous allez me dire qu’il n’est pas envisageable de mettre une cloche en vert sur chaque salade. Effectivement, si vous êtes un gros mangeur de salade, il vaut mieux protéger une zone de culture.
C’est dans ce sens que j’ai conçu la protection tunnel. Sur la base d’un tunnel maraîcher, cette protection peut se clipper sur vos carrés de potager, ou sur des planches de cultures plus longues et forme une barrière « étanche » vis-à-vis de tous les ravageurs. Cette protection est très efficace si vous prenez soin de ne pas enfermer le loup dans la bergerie. C’est-à-dire qu’il faut contrôler à la nuit tombée qu’il n’y a pas quelques limaces qui auraient échappé à votre vigilance et qui seraient enfermées sous la protection avec vos salades. Ce tunnel peut être monté avec un film plastique pour créer un effet de serre ou avec un filet anti-insectes pour les périodes les plus chaudes.
Visez l’équilibre
Pour que votre potager ne soit pas la proie des ravageurs, il faut faire en sorte que la population de ces derniers soit contrôlée. S’il n’y a personne pour manger la surpopulation de limaces ou d’un quelconque autre parasite, alors ce sont vos cultures qui en feront les frais. Cependant, cette recherche de l’équilibre n’est pas simple car il faut être patient et accepter de perdre des récoltes.
Pour que la nature fasse son travail de régulation, vous devez en bon jardinier, favoriser l’installation des auxiliaires en leur offrant le gite. Pour le couvert, si vous n’intervenez pas avec un quelconque produit en « -cide » alors la table sera généreuse. Une surpopulation de pucerons attirera naturellement les coccinelles, pareillement pour les limaces qui attireront les carabes, les crapauds, les orvets. Bref, la nature est bien faite pour peu que l’on n’entrave pas ses mécanismes. Votre plus grande difficulté sera d’attendre et d’accepter que vos salades soient mangées en une nuit si vous ne les avez pas protégées comme expliqué ci-dessus.
Comment protéger son potager des intempéries ?
Pour moi dans les intempéries, il y a les fortes pluies ou orages, le vent, le gel et les fortes chaleurs. Là encore, il faut mettre en place différentes stratégies.
S’il y a bien un facteur limitant que l’on oublie souvent, c’est le vent. Il refroidie, il assèche, il couche les plantes. Pourtant on ne le voit pas comme une priorité à traiter. Pour que le potager se développe bien dans son ensemble, il est capital de le protéger contre le vent. L’idéal étant bien sûr de planter une haie d’essences variées et comestibles. Cependant, cette haie va prendre un moment avant de jouer son rôle, et en attendant vous avez d’autre outils pour lutter contre le vent. Dans mon potager en carrés, j’ai rapidement installé des bacs surélevés avec une palissade. Cette simple clôture crée déjà un premier frein contre le vent. Derrière cette palissade, j’ai installé une seconde rangée de bacs avec des palissages haute de 2,50 m. Pour freiner efficacement le vent tout en cultivant sur les palissades, vous pouvez cultiver des haricots rames. Rames que vous laisserez sécher durant l’hiver pour avoir encore une protection au printemps.
Froid ou chaud, il faut choisir
Si vous voulez lutter contre le gel, il faut choisir un emplacement bien exposer qui en contrepartie vous exposera aux chaleurs durant l’été. Mais j’aime à dire que c’est plus simple d’apporter de l’ombre sur un potager qui chauffe trop que de la chaleur et de la lumière sur un potager mal exposé. Bien choisir l’emplacement du potager est très important. C’est ce qui va conditionner la hauteur de vos résultats. Choisir le meilleur emplacement pour le potager demande un peu de temps et d’observation. C’est pour cette raison que l’on dit souvent en permaculture que la première année doit être consacré à l’observation.
Les fortes pluies
Ici, je ne parle pas de la grêle qui selon la taille des grêlons peut faire beaucoup de dégâts dans un potager. Je parle des fortes pluies qui elles aussi peuvent causer quelques dégâts sur les plantes fragiles. Là encore, la protection maraîchère peut rendre service. La preuve en image ici.
Comment protéger son potager des maladies ?
Supprimer l’utilisation des produits chimique
Oui, les ennemis du potager sont nombreux et les pires sont sûrement ceux que l’on ne peut pas voir. Les ravageurs à l’échelle microscopique sont bien plus redoutables qu’une armée de limaces. Il suffit de voir les rayons des jardineries autour des produits pour lutter contre les maladies pour se rendre compte que c’est une opportunité lucrative pour les laboratoires.
Lutter contre les maladies ou même les ravageurs est la première erreur que font les débutants du potager. Trouver le bon produit pour éradiquer le problème. Seulement, ils n’ont aucune idée de l’impact du produit sur le reste de la chaîne alimentaire. Pour viser un potager en bonne santé et sans maladies, il faut déjà dans un premier temps éliminer tous les produits chimiques que vous pouvez stocker dans votre cabane de jardin. Ensuite, il faut accepter que les maladies puissent se déclarer et accepter les conséquences. Supprimer les produits chimiques est nécessaire mais pas suffisant pour éradiquer les maladies du potager.
Accueillir la biodiversité
Il faut aussi savoir accueillir la biodiversité. C’est cette diversité qui rend l’équilibre possible. C’est le principe d’un milieu naturel, tout est interdépendant et fonctionne de façon étroitement liée. Notre rôle de jardinier consiste simplement à favoriser l’installation de cette biodiversité en permettant à tout le monde de trouver sa place. Tout le monde, y compris ceux que l’on n’aimerait pas voir dans le potager comme les limaces et autres ravageurs.
Pour permettre l’installation de cette biodiversité, vous devez penser à offrir le gîte et le couvert à toute la faune autour de vous. Pour se faire, il n’est pas forcément nécessaire de se mettre à fabriquer des hôtels à insectes. Vous pouvez le faire pour le plaisir mais ce n’est pas une nécessité. Le jeu consiste plutôt à accepter que votre jardin ne soit pas aussi bien rangé et aseptisé que votre maison. Un tas de branches mortes au fond du jardin accueillera bien plus de biodiversité qu’un hôtel à insectes. Voilà quelques exemples à mettre en application sur votre terrain :
- Laisser une parcelle en friche si c’est possible
- Creuser une mare
- Laissez quelques tas de branche ici et là
- Faites votre compost
- Couvrez votre sol
- Installez des nichoirs à oiseaux
- Facilité le passage des petits animaux
En bref, si vous deviez retenir deux choses pour que votre potager soit une source de récolte et de plaisir, les voici. La première est de lui trouver un endroit favorable, bien exposé et à l’abri du vent. La seconde est de laisser faire le nature, c’est-à-dire d’accepter tous les acteurs qui participent au milieu naturel que devrait être un potager.
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