Evolution du potager idéal : planter des arbres

Récidive sur le potager idéal ! Je ne peux m’empêcher de chercher comment améliorer mon potager. Je lis actuellement «  le sol la terre et les champs ». Voilà déjà un moment que je parcours les vidéos de Claude et Lydia bourguignon. Pour ceux qui ne les connaissent pas, Claude et Lydia sont deux ingénieurs agronomes. Pour que tout le monde comprenne je dis agronome, au risques de leurs hérisser un peu les poils. Je pense qu’il préfèrerait être qualifié d’agrologue. Ils ont créé leur propre laboratoire d’analyse pour être totalement libre des conclusions des leurs observations. En résumé ils démontrent comment notre agriculture est en train de détruire nos sols.

Bref je place ce livre au même niveau que celui de Guylaine : la révolution au potager. Même si à première vue, il s’adresse plus aux agriculteurs, les jardiniers que nous sommes tireront beaucoup de bénéfices à la lecture de ces pages.

J’écris à chaud, pour être au plus proche de ma lecture, mais il y a encore des concepts qui m’échappe et d’autre que je crois comprendre, mais qui évolueront sûrement dans le temps. De plus le sujet est vaste, alors les articles prochains traiteront encore du même sujet.

Il y a quelques temps, je vous demandai ce qu’il devait y avoir dans un potager idéal. J’avais fait un tableau pour m’aider à visualiser les points forts des différentes techniques de jardinage. Aujourd’hui j’aimerais continuer à faire évoluer cette idée de potager idéal.

têtard : c'est l'arbre typique encore visible dans les prairies de ma région

Des arbres dans le potager

Très honnêtement, il y a encore quelques semaines quand je pensais potager, je ne pensais pas aux arbres. Pour moi, les arbres c’était dans la forêt ou dans le jardin d’agrément. Quand on comprend mieux leur rôle dans la vie du sol, on est obligé de repenser son potager pour leur réserver une place. L’arbre à feuilles caduc est le lien entre l’eau du ciel et l’eau de la terre. Ses racines profondes sont capables de faire remonter les éléments du sol profitables aux autres plantes. A l’automne il redonne à la terre ce qu’il a pris en laissant ses feuilles tomber. Feuilles qui vont profiter à la faune du sol et contribuer à enrichir celui-ci en surface. Je parle des arbres à feuilles caduc, car les résineux sont un poison pour les sols de nos régions. Le résineux rend la terre acide et n’est pas compatible avec la faune et flore d’un sol destiné au potager.

Avant nos campagnes étaient dessinés par les haies clôturant les champs. Nos ancêtres avaient bien compris l’intérêt d’avoir des arbres à proximité des cultures. Le model du potager idéal dans nos régions reste la forêt.

La forêt est capable de produire des arbres et des plantes sur une surface optimisée et sans l’apport d’un quelconque engrais. Les engrais sont une invention de l’industrie chimique pour vendre à l’agriculture.

Comment introduire l’arbre dans notre potager ?

Pas facile d’imaginer un chêne en plein milieu des rangs d’oignons ! Par contre une haie d’essences locales variées bien placée sera un véritable atout pour votre potager. C’est l’occasion de protéger vos plantations des rigueurs du climat en plantant une haie qui va ralentir les vents froids. De plus, en choisissant les essences, on peut envisager d’attirer la biodiversité et d’enrichir le sol. Il y a quelques arbres de la famille des légumineuses comme le robinier, le mimosa ou le genet qui vont jouer le rôle de capteur d’azote.

Alors pourquoi ne pas s’inspirer des pratiques de nos aïeux ! Imaginez tous ce que vous pouvez planter sur un terrain de 500m2, les haies ne doivent pas seulement s’envisager à la limite de votre propriété, mais aussi à l’intérieur.

Pensez aussi que votre Nord peut être le Sud de votre voisin !

5 raisons de planter des arbres

  • Pour attirer la biodiversité
  • Fournir des feuilles et du BRF pour couvrir le sol
  • Bénéficier de ses racines profondes
  • Protéger le potager du vent
  • Améliorer la pénétration de l’eau dans le sol

 

Le prochain article sera consacré aux animaux .

 

Articles liés

Réponses

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Bonjour
    Merci pour cet article votre site.
    Je suis en cours de création de carrés de potager et l’emplacement prévu est entouré de pin (3 pin à 10 et 15m du premier carré) et d’une haie de ifs à 3m. j’ai à ce sujet plusieurs questions :
    1. les arbres et haies sont-ils suffisamment éloignés des carrés ou faut-il créer une barrière anti-racine à une profondeur de 60cm autours du potager.
    2. cette solution est-elle suffisante ou il est préférable de prévoir un autre emplacement, plus éloigné des conifères pour mes carrés potager.
    3. Peut-etre même qu’il n’y a aucun problème, que les arbres et haies sont suffisamment éloignés et dans ce cas aucune action est nécessaire.
    Merci pour votre aide car j’attends avec impatience de poser mes carrés potager avant l’hivers.

  2. J’ai pour ma part un terrain en zone alluviale avec une nappe phréatique très peu profonde (qui remonte en surface au printemps). Je suis entouré de forêt typiquement alluviale avec des frênes, peupliers etc. J’ai essayé de conserver des arbres dans mon potager pour profiter de leur ombre (je suis en bord de méditerranée) et de la litière qu’ils produisent. Le problème est que ces arbres à racines traçantes sont extrêmement agressif à l’égard de la végétation et pénètrent dans les carrés surélevés jusqu’à les envahir totalement en une à deux années. Rien ne sert alors d’arroser car toute l’eau est pompée par les arbres. Par conséquent dans certaines situations il est indispensable de séparer les carrés surélevés du sol par un obstacle infranchissable par les racines d’arbre. J’ai testé la bâche en plastique de bassin épaisse et largement débordante à l’extérieur du carré par dessous les parois latérales (sinon les racines remontent entre la paroi de bois et la bâche) mais les arbres finissent toujours par traverser la bâche quand même. Il suffit d’un micro trou causé par un objet pointu, le vieillissement de la bâche ou par un roseau (qui perce n’importe quoi). Pour l’instant, pas trouvé de solution satisfaisante et à long terme. Donc les arbres oui, mais pas n’importe lesquels et pas sans précautions dans certains types de milieux.

  3. Bonjour,
    J’ai lu les commentaires avec intérêt, et crois bien ne pas avoir lu de planter de chênes…Et c’est tant mieux!
    Il apporte les vers blancs (larve de hannetons) qui s’attaquent aux racines des plantes potagères.Un jardin à leurs pieds relève parfois de la gageure.Dommage, c’est beau un chêne et les glands peuvent se consommer après un petit traitement… :mrgreen:

  4. Salut Loïc,
    Effectivement, les avantages des arbres dans un système agronomique sont innombrables (il y aurait beaucoup à écrire là-dessus, comme sur les vers de terre par exemple)… Rien à voir avec l’agriculture “morte”.
    Les écosystèmes par chez nous sont censés évoluer naturellement vers la forêt de feuillus (= le climax, stade le plus évolué, à l’opposé de la roche nue), sauf dans les cas de végétation bloquée au stade arbustif comme dans les landes acides à ajoncs.
    Et puis pourquoi ne pas en profiter pour planter des châtaigniers ou noyers, essences produisant des fruits et nécessitant peu de soin ? (moins en tout cas que les pommiers et autres rosacées)
    J’ai hâte de voir ce que tu as à dire sur l’introduction d’animaux dans le système de cultures.
    Jérémie

  5. C’est intéressant de te lire chaque fois, c’est un plaisir de voir que tu trouves des sources non polluées pour évoluer avec le sol et ses possibles.

    Comme tu t’intéresses à la plantation d’arbres et de fruitiers, je pense qu’une de tes prochaines destinations sera le semis de porte greffe.

    Bonne continuation !

  6. en arbre caduque de la famille des fabacées (c’est comme ça qu’on appelle les légumineuses maintenant) il y a aussi l’arbre de judée, le gleditsia et le cytise. En arbuste, la coronille est très bien car elle attire un grand nombre d’insectes.

    1. Comme arbre de la famille des fabacées, je pourrais ajouter l’albizzia (Albizia julibrissin)qui est plus rustique qu’on pourrait le croire et pousse ses feuilles relativement tard ce qui laisse toute la lumière aux plantes herbacées pendant le printemps. J’en ai vu un au jardin des plantes de Paris qui était à peine en train de débourrer ses bourgeons à la mi-mai.

  7. il n’y a pas longtemps,que le lis “le potager” mais j’apprécie beaucoup tous les conseils, surtout que je suis novice n’ayant jamais eu de jardin auparavant. Merci

  8. Merci Loïc
    J’ai un assez grand potager en cévennes du sud et je vois comment un simple pyracantha fait que le sol est plus souple, les ciboulettes et salades se sentent à l’aise etc. Mon potager est plutôt en plein cagnard et j’ai donc tout de suite planté quelques arbres et arbustes pour l’abriter en été.
    Mes choix: acacia, savonnier, albizzia, sophora, ailante, paulownia, hibiscus, et puis poirier et pêcher de vigne…

    J’ai choisi il y a deux ans ces arbres parce qu’ils sont caducs, en hiver le potager aura besoin de lumière, parce qu’en général ils améliorent la fertilité (fabacées) et que certains sont à croissance rapide. Ce sont des pionniers et s’accommodent du plein soleil.
    J’ai hésité pour l’acacia et l’ailante, l’un parce qu’il pique, l’autre parce que très rapide “envahissant”, mais en en voyant déjà maintenant les bienfaits,je ne regrette pas.
    Je veille à arracher les drageons, très rapidement. ça fait aussi de la biomasse, pas de problème. Moins pénible que le rumex.

    1. Bonjour,

      Tes arbres n’ont que 2 ans donc tu n’as pas de raison d’avoir des soucis avec pour l’instant mais attention avec l’ailante, c’est une vraie plaie. Quand elle va vraiment se mettre à drageonner tu ne pourra plus l’arrêter. Les drageons sortent parfois à plusieurs mètres de distance. Au plus on en coupe au plus il en sort de vigoureux. A ce stade là, deux solutions: soit on décaisse pour enlever toutes les racines et la plante, soit un bon traitement chimique radicale (beurk) sur la souche coupée.

      Pour l’acacia c’est un peu la même chose mais en moins grave. Il ne drageonne que si on lui blesse les racines.

  9. Merci Loïc pour cet article.
    Oui, l’arbre joue un rôle essentiel dans un jardin ; notamment parce qu’il peut abriter des espèces animales que l’on ne trouvera pas dans les végétations basses (de nombreux oiseaux, des écureuils mais aussi de nombreux insectes…).
    Ce qui a pour conséquence un meilleur équilibre de la chaîne alimentaire (régulation des ravageurs).
    Je rejoins par ailleurs Dorigord : les arbres fruitiers, outre le rôle décrit ci-dessus, on l’avantage de fournir de délicieux fruits…c’est donc, je pense, le type d’arbre a privilégier dans un potager.

  10. Comme plante pérenne fixatrice d’azote, plus un arbuste qu’un arbre, je peux conseiller le caraganier, Caragana arborescens, les graines sont comestibles, de taille intermédiaire entre la lentille et le petit pois. Autre Fabacée qui est appréciée en permaculture et cette fois c’est un arbre, le févier d’Amérique, Gelditsia triacanthos, il faut s’assurer de planter une variété inerme (=sans épines). Les gousses sont en principe comestibles, un peu comme des caroubes. Ces deux plantes sont utilisées dans les jardins publics et sont relativement faciles à trouver.
    sur les arbres et les jardins-forêts, vous pouvez trouver quelques informations dans les articles suivants
    http://www.lesauvage.org/2012/08/aventures-en-permaculture-1-limportance-des-arbres/
    http://www.lesauvage.org/2012/09/aventures-en-permaculture-8-le-jardin-foret/

  11. Je m’inspire des réflexions du couple Bourguignon pour envisager le potager que je commence, première étape samedi par un couvert de BRF tout frais, de quoi commencer la préparation de la terre pour les future cultures. J’ai hate de voir de mes propres yeux la décomposition du BRF et surtout l’invasion du champignon qui sera un bon signe. Dommage que les terrains sur lesquels nous allons expérimenter cette technique ne soient pas à nous mais généreusement prêtés, du coup pas moyen d’y planter des arbres, mais l’un d’eux est déjà bordé d’une “haie” de noisettiers.

  12. Mon père avait un petit jardin et a toujours eu pas mal d’arbres fruitiers au milieu des légumes sans aucun problème pour les plants. C’était surtout des fraisiers qu’il mettait ou des plantes sans racines consommables : thym, persil, haricots, etc…
    Comme, depuis l’an passé, le tracteur ne vient plus dans mon jardin (puisque je couvre), je viens de planter également des arbres fruitiers dans mes planches de légumes que j’adapterai au fur et à mesure de la grosseur des arbres. Nous les avons achetés greffés sur cognassier car il parait qu’ils n’auront pas un grand développement.
    Mais je ne mettrai pas d’arbres d’ornement même de la famille des légumineuses

      1. C’est juste un arbre dont les fruits ne se consomment pas. Ces arbres-ci, ils sont dans la partie non potagères. Ils sont très variés et ont des floraisons étalées sur une grande partie de l’année.
        Je sais bien que dans la nature, il n’y a pas de différence.

  13. Bonsoir Loïc,

    Connais-tu la notion de “jardin forêt” ou “forêt comestible” ?

    Un concept d’écosystème nourricier, complexe et harmonieux dont l’association La Forêt Nourricière (http://www.foretscomestibles.com/) fait la promotion. Nous avons fait appel à Franck Nathié, leur animateur référent, pour nous introduire aux concepts de la permaculture dans le but de créer l’abondance nourricière sur notre parcelle de 4000m².

    Dans cet objectif, nous avons aussi commencé à planter des arbres pour protéger un de nos espaces de culture des vents du sud-ouest asséchants. Cet espace sera à terme une clairière entourée d’une belle diversité d’arbres et arbustes essentiellement nourriciers. Nous utilisons les genêts (présents en quantité sur le site), suivi en quinconce de noisetiers, puis arbres fruitiers. Entre tout cela des petits fruits (groseilliers, framboisiers, etc.)… J’ai trouvé un dessin représentatif sur le net’ ici : http://www.lesauvage.org/wp-content/uploads/2010/09/Fig.1.Hart-forest-garden31.jpg.

    A tout bientôt.
    Sylvaine.

    La Pâture es Chênes, jardin naturel (permaculture & agroécologie)
    Sylvaine Alnot & Grégory Roche
    tel : 06 83 88 39 60
    email : contact@lapatureeschenes.fr
    site internet : http://www.lapatureeschenes.fr
    adresse : La Pâture es Chênes, Rue de la Forge, Beau Soleil, 22150 Hénon

  14. Bonsoir et merci de tes articles. Je voulais te rappeler que le mimosas developpe un incroyable reseau de racines superficielles d’ou repartent des bebes mimosas. Je pense qu’il ne convient guere pres du potager.
    Le genet est tres joli quand,il,est,en fleurs, mais il ne faut pas.compter sur lui dans,une,haie car il peut´mourir meme tres jeune.
    Bonne soiree
    Claire

    1. Bonjour

      Pour info le mimosa est considéré comme une plante envahissante ans la région méditerranéenne alors attention de ne pas l’introduire là où il n’est pas. Il aura vite fait de s’échapper du jardin pour envahir les milieux naturels environnants (http://www.plantesdusud.com/spip.php?article797). De plus, une fois qu’il a grainé, vous en avez pour 50 ans. Ceci est valable pour beaucoup de plantes conseillées par les permaculteurs et autres alternatifs qui aiment introduire des plantes exotiques pour leur propriétés diverses sans forcément réfléchir aux conséquences. Penser à vérifier avant auprès de votre conservatoire botanique. Il y a aussi des listes sur le web comme ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27esp%C3%A8ces_envahissantes#Plantes_invasives_av.C3.A9r.C3.A9es

      Vous constaterez que le Robinier est aussi sur la liste. Le problème du Robinier est qu’il produit beaucoup de graines, est très compétitif, et que lorsqu’il s’échappe dans les milieux naturels il modifie la composition du sol de ceux-ci, donc l’habitat de la flore locale qui peut être complètement modifiée.

Inscrivez vous à notre newsletter et recevez votre plan gratuit.

Promis, on ne spam pas :)

Formez-vous en vous amusant pour récolter l’abondance dans votre potager

Inscrivez-vous à notre newsletter et commencer votre formation gratuite

Promis, on ne spam pas :)

Jardiner debout