Poireaux au potager : semis, plantation, entretien et récolte
Tout savoir pour cultiver les poireaux, en pleine terre comme en potager surélevé
🌱 Pourquoi cultiver des poireaux dans son potager ?
Le poireau, c’est un peu le symbole du potager français. Rustique, nourrissant, et toujours fidèle au poste pendant les longs mois d’hiver. Il pousse lentement, mais sûrement, et il vous offre des récoltes régulières quand la plupart des légumes dorment encore.
Riche en fibres, minéraux et antioxydants, c’est un excellent légume pour l’autonomie alimentaire : peu de maladies graves, une bonne résistance au froid, et une conservation naturelle en terre ou en silo.
Un allié des potagers durables
Le poireau s’intègre parfaitement dans un système de rotation ou de permaculture. Il aime les sols profonds et aérés, et son enracinement puissant contribue à structurer la terre. Il se marie bien avec les carottes, les céleris, les fraises et même certaines fleurs.
Du “silence des poireaux” à la dissidence jardinière
Sur ce blog, il y a plus de dix ans, mon ami Laurent signait une chronique pleine d’humour intitulée “Le silence des poireaux”. Il y parlait de tous ces jardiniers qui se ressemblent, entre taiseux, mystiques et méthodiques…
Aujourd’hui, on reprend la parole, mais pour parler technique ! Car le poireau, ce n’est pas qu’un légume discret : c’est un pilier de l’autonomie alimentaire.
🧭 Les bases de la culture du poireau
Exposition, sol et climat
Le poireau aime le soleil et les terres profondes. Il tolère bien le froid, mais déteste les excès d’eau stagnante. Un sol argileux allégé avec du compost lui conviendra parfaitement.
Idéalement, évitez les zones trop compactes : ses longues racines aiment descendre en profondeur.
Les grandes étapes de culture
| Étape | Période | Détails |
|---|---|---|
| Semis | Février à avril | Sous abri ou pépinière |
| Repiquage | Mai à juillet | Racines et feuilles taillées |
| Récolte | Octobre à mars | Selon variété (été ou hiver) |
Les poireaux d’été (comme le Gros long d’été) se récoltent dès août, tandis que les variétés rustiques d’hiver (Bleu de Solaise, Carentan) passent sans problème sous la neige.
Variez les plaisirs
Mélangez variétés précoces et tardives pour étaler vos récoltes. Si vous manquez de place, semez en pépinière, puis repiquez vos jeunes plants au fur et à mesure.
🪴 Planter et entretenir ses poireaux
Espacement et profondeur
En pleine terre, espacez les plants de 15 cm sur la ligne et de 30 cm entre les rangs.
Dans un carré potager de 1,20 m, on peut planter 9 à 16 poireaux sans problème.
Plantez-les dans un trou de 10–15 cm, sans enterrer le cœur. Le poireau aime se sentir soutenu, mais pas étouffé !
Buttage et arrosage
Pour obtenir un long fût bien blanc, buttez vos poireaux au fur et à mesure de leur croissance.
Arrosez régulièrement les premières semaines, puis espacez : le poireau résiste bien à la sécheresse une fois installé.
Fertilisation naturelle
Le poireau apprécie les sols riches en matière organique.
Avant la plantation, ajoutez une pelle de compost mûr par mètre carré. En cours de culture, un petit purin d’ortie ou de consoude fera merveille.
⚠️ Évitez les apports d’engrais frais ou de fumier récent : ils favorisent les maladies.
🌿 Réussir les poireaux en potager surélevé ou en carrés
Les poireaux adorent les bacs profonds, car ils y trouvent une terre meuble et bien réchauffée.
Profondeur et remplissage du bac
Un bac de 40 à 50 cm de profondeur suffit pour la plupart des cultures. Si vous visez une ergonomie maximale, 60 à 80 cm de haut permettent de jardiner debout — mais prévoyez alors un bon volume de remplissage !
→ 📄 [Plans PDF du carré potager bois 40 cm 2025]
→ 🌱 Guide complet du potager surélevé
Le mélange idéal :
- ⅓ terre végétale,
- ⅓ compost mûr,
- ⅓ matière brune (feuilles, broyat).
Pailler généreusement dès la plantation pour garder l’humidité et protéger le sol.
🔧 Retour d’expérience : des poireaux “trop” en forme dans un bac de 80 cm
Une année, j’ai cultivé mes poireaux dans un bac surélevé de 80 cm conçu pour jardiner debout. Résultat : un succès total… mais inattendu ! Les poireaux ont tellement bien poussé que j’ai dû monter dans le bac pour planter ma fourche-bêche et les sortir. Le système racinaire avait colonisé tout le volume — impossible de tirer dessus à la main. Une belle preuve qu’un sol vivant et profond, ça change tout !”
🪴 Conseil pratique :
Si vous cultivez en bacs profonds, prévoyez :
- une profondeur intermédiaire (40–50 cm) pour simplifier la récolte,
- ou un panneau amovible sur un côté du bac pour extraire facilement les légumes racines.
🐛 Maladies et ravageurs du poireau
Même robuste, le poireau n’échappe pas à quelques visiteurs indésirables.
Mildiou du poireau
Feuilles tachées, jaunissantes, qui se dessèchent : c’est souvent le mildiou.
Évitez les excès d’eau et l’arrosage du feuillage. Favorisez l’aération et les rotations de culture.
Teigne et mineuse du poireau
Deux papillons pondent dans les feuilles ; leurs larves creusent des galeries dans le fût.
👉 Prévention : installer un filet anti-insectes dès le repiquage et maintenir une rotation de 3 ans minimum.
Les carottes voisines éloignent naturellement les mouches du poireau.
Autres désordres fréquents
- Jaunissement → manque d’azote ou carence.
- Pourriture → excès d’humidité.
- Racines faibles → sol trop compact ou bac mal drainé.
🧺 Récolte, rendement et conservation
Quand récolter ?
Les poireaux se récoltent 4 à 6 mois après le repiquage.
Les variétés d’été se consomment jeunes, tandis que les poireaux d’hiver restent en terre jusqu’au printemps sans problème.
Rendement
En sol fertile, comptez 4 à 5 kg/m², soit 20 à 25 kg par carré de 1,20 m².
Le poireau est peu encombrant : une culture idéale pour occuper le potager toute l’année.
Conservation
- En terre : laissez-les en place, ils résistent au gel.
- En silo : arrachez-les et stockez-les debout dans du sable humide.
- En cuisine : ils se gardent une semaine au frais, ou se transforment en soupes, quiches, poêlées ou potées.
📦 → Lire aussi : Construire un silo de conservation.
❓FAQ : vos questions sur les poireaux
Quelle profondeur de terre faut-il pour les poireaux ?
→ 30 cm minimum, 40 à 50 cm si vous jardinez en bacs.
Peut-on cultiver les poireaux toute l’année ?
→ Oui, en combinant poireaux d’été et d’hiver, vous pouvez récolter 9 mois sur 12.
Comment blanchir naturellement le fût ?
→ En buttant régulièrement, ou en glissant un tube carton autour du poireau.
Quelle rotation pratiquer ?
→ Attendez 3 à 4 ans avant de replanter des poireaux au même endroit. Alternez avec légumes feuilles, légumineuses ou racines.
Peut-on les cultiver en carré potager ?
→ Oui, parfaitement ! Les carrés facilitent le suivi et la récolte, à condition de respecter la profondeur et le paillage.
il y a quelques semaines, j’ai demandé à mon ami Laurent d’écrire un article une peu décalé sur me potager. Ba voila que ca lui reprend ! ca lui a tellement plus d’écrire et de recevoir des commentaires qu’il a ouvert son propre blog ! Le starting blog ! Franchement je suis incapable de classer son blog dans une thématique. Alors c’est a vous de juger ! Mais je vous garanti un bon moment !
Je voulais vous parler de jardinage, mais je ne sais pas pourquoi, tout d’un coup aucune inspiration, impossible de raconter quoique ce soit ! Etrange non ? Comme quoi des fois…Alors est-ce du au fait que je ne jardine pas et que je n’y connais strictement rien en la matière ? Certains y voient une relation de causes à effets, je trouve cela un peu précipité.
J’aurais pu vous menez en bateau en vous disant que j’avais une recette contre le mildiou à base d’aloe vera et de bifidus actif, mais je n’aurais pas tenu la distance très longtemps.
En revanche, je vais vous parler des jardiniers. On ne parle pas souvent des jardiniers, on parle des cuisiniers à base de Marc Veyrat et de bifidus actif, mais rarement de jardiniers.
D’abord, il y a le taiseux, tout occupé qu’il est à son ouvrage, il a rarement le temps de vous raconter des salades. Il cultive, “il fait du” comme il dit :
- Là je fais du poireau, plus loin je fais du haricot, là-bas je fais du radis !
- Et vos plaques rouges ici, c’est quoi ?
- Là, je fais du psoriasis !
Et puis à l’inverse du taiseux, il y a le prolixe, avec sa faconde insupportable et surjouée, son accent méridional qui nous court sur le haricot. Celui-ci usent de semi-remorques de superlatifs pour nous expliquer que ses courgettes, c’est plus que de la courgette, c’est une symphonie de saveurs qui va vous faire un feu d’artifice dans les papilles comme si les nymphes de la nature venaient directement dans votre bouche déposer le nectar des dieux de l’olympe. Vous le voyez bien ce gros couillon ? Moi je me le figure bien ce jardinier d’opérette, j’en ai déjà rencontré, ils me prennent le chou avec leurs produits du terroir.
Vient ensuite le jardinier mystique .Celui-ci a une sensibilité accrue au travail de la terre, elle lui fait prendre conscience de sa place et de sa valeur dans l’univers, c’est ce que l’on appelle l’humilité au sens stricte du terme ( du latin humus, signifiant “terre”) . Il y a du Bouddhisme dans le potager, à qui veut le voir, il y a du zen dans le poireau et si il y a de la merde dans le tuyau, ça fait de l’engrais.
le mystique nous change de l’hystérie collective qui va du joueur de foot, qui pour peu qu’il ait marqué un but, court la bite à la main pour arroser le gazon, jusqu’ au gagnant de jeux télévisés qui se rue sur ses cadeaux, la bite à la main itou ( attention “la bitalamain itou”, ce n’est pas une chanson grivoise tyrolienne, n’allez pas imaginez une rangée de crétins en short à bretelles ,en haut des zones alpines, secouant leur chibre au vent, tout en poussant des vocalises ridicules. Vous n’êtes pas raisonnables, il faut toujours que vous imaginiez des choses insensées, heureusement que je suis là pour vous remettre sur le chemin de la raison ).
Le méthodique a tout prévu, l’exposition du terrain, les semis, la variété des légumes, le nombre de litres d’eau, tout est modélisé sur ordinateur, c’est un vrai plan militaire. Le seul écueil : il habite en appartement et n’a pas de jardin.
Le jardinier productif lui c’est autre chose, il fait de grosses quantités, on est presque dans le maraîchage, je dirais que c’est un “mardinier”. On le voit souvent au marché venir vendre son surplus. Il se reconnait difficilement au départ car il est aussi dégueulasse que les patates qu’il vient de déterrer , c’est une sorte de tenue de camouflage, il se confond avec son environnement. D’ailleurs il a de la mousse qui pousse dans les cheveux et des champignons un peu partout, c’est quand il sourit que vous vous apercevez qu’il est là ! Un véritable caméléon ! Quand il vous sourit de toutes ses dents, enfin de toute sa dent, et qu’il vous propose une belle poignée de haricots avec des ongles tellement noir et terreux que commencent à germer dessous les prochaines récoltes, c’est là que vous vous imaginez qu’il doit aussi tremper ses ongles dans le fumier pour un meilleur rendement. Je pense qu’on peut aller jusqu’à le qualifier de “merdinier”.
Et enfin il y a mon ami Loïc qui est plutôt taiseux, très méthodique, mais il se lave je vous rassure. Il ne se lasse pas d’expérimenter de nouveaux systèmes, de nouvelles méthodes. Il démonte, il remonte, il bèche, il scie, il perce, il visse, il creuse, il filme, il modélise… C’est fou comme il peut se caractériser par les verbes d’action.
Et tout ça pourquoi ? Quelque fois pour rien c’est vrai ! Il aura passé des semaines à monter une usine à gaz à partir d’ une jambe de bois, d’un tambour de machine à laver et dans sa tenue de shaman des jardins, toute en feuilles de choux de pied en cap ( il faut le voir dans cette tenue il est magnifique, en plus c’est imperméable ) , il danse autour de son totem et égorge un poireau ( je n’ai pas dit dégorge attention). Quand il est comme ça, il faut le laisser tranquille… C’est les médecins qui me l’ont dit.
Et quelquefois, c’est le miracle de la persévérance, il réussi à apporter sa pierre au chemin qui mène vers un peu plus de liberté, celui de la “dissidence jardinière” qui peu à peu nous émancipera d’un système économique de plus en plus fou. Et pour cela je le remercie de se creuser la tête et le sillon.
Alors tous à vos râteaux et vive le potager !
- Et tu termines comme ça ?
- Pardon ?
- Alors tous à vos râteaux gnagnagna…c’est complétement zéro, d’une nullité affligeante, elle est où la révolution là-dedans ? Elle est où la rebellion, le ras le bol ?! C’est quoi ça : “alors tous à vos rateaux”, on dirait une chroniqueuse de France 5, aucun mordant ! Tu me fais honte !
- Je te signale que je me parle à moi-même ! Alors un peu de respect ! Et oui je vais terminer comme ça ! alors tous à vos gâteaux et vive le potarer !
- C’est….
- Ta gueule ! Tu voulais du mordant ? Ta gueule !
Hahahahaha! Bien désanctifié le jardinage – à l’encontre d’une mode agacante. J’ai bcp aimé le portrait du cul-terreux au marché avec son surplus.
🙂
Frais, mordant, pertinent : merci Laurent pour cet exercice…réussi !
Cordialement
Merci Hervé.
Merci pour ce bon moment d’humour, cela me sort un peu de mes punaises, araignée, rouille, mildiou et autre misères de ma colline Niçoise.
Bonjour,
Bien, même soyons généreux très bien! je me sens moins seule et me retrouve dans ce joli texte. Humour, sincérité, et clairvoyance. Mes potes et potines y sont et malgré tous les défauts, ce que je veux retenir ce sont les qualités qui font notre partage quotidien!
L’humilité nous imprègne avec le temps, et la terre nous apprend l’humilité. serais-je un brin mystique?
Merci et bon dimanche
😉 😉 😉
Merci Henry 🙂
Bonjour,
Super ! J’ai reconnu quelques jardiniers dans ces portraits et moi aussi d’ailleurs (moitié mystique, moitié productif) ! hahaah
Amicalement,
Isa
Bien vu, je les ai tous reconnus, ils sont autour de moi!
Mais moi lequel suis je?
Pierre
nullité affligeante…
Ca me fait penser à cet article: http://valvassori.free.fr/dave_small/mbti.php3
Je crois que celà vous interessera tous les deux…
Bonne continuation dans la découverte et le partage, comme d’habitude!
Merci,
Bises.
trop trop trop bien, on s’est régalé du début à la fin, on en a pleuré de rire et on s’est souvent reconnu dans certains portraits … en partie … super !
bien content de vous avoir fait rire 😉
Très drôle, j’adore ! Merci
Très drôle, finement observé. On picore par ci par là et on se retrouve avec un début de portrait personnel.

Bravo, bien joué!
Très drôle… Des jardiniers qui ont de l’humour, c’est rafraîchissant.
Excellent, très drôle! Digne d’un écrivain jardinier (tiens, c’est une nouvelle catégorie de jardiniers…)
Merci beaucoup Viviane, c’est vrai lorsque tu parles de nouvelles catégories, il y en a une multitude ! Sais-tu que mon ami Loïc le jardinier en carré 🙂 peut se targuer d’être à la fois charpentier, licencié en biologie, et informaticien. Et finalement c’est sa passion pour la campagne qui allait de la cueillette aux champignons( à laquelle je l’ai initié) jusqu’à la culture du poireau qui l’a emporté ! Comme quoi …
Un “écrivain ne” dans un carré de salades, peut-être , comme on le voyait autrefois dans des publicités pour nourrissons.
Laurent, tu as un vrai talent, tu dois continuer, peut-être as-tu déjà commence ? J’adore ton style, entre humour et sensibilité.
J’ai découvert ton ami LoIc et ses bons conseils il y a quelques jours à peine et j’en suis enchantée. J’ai appris des tas de choses,
Pas par hasard puisque je viens de finir un potager en “carreaux” au sol. Quel sol ? Pas le sol natif de Belgique mais mon demi-hectare en Toscane. Certes, il faut adapter les saisons et les plantations, mais que de choses à apprendre avec bonheur.
Excuse-moi pour l’absence des accents, je ne maitrise pas complètement ma tablette. A table avec une délicieuse soupe de choux noir ! MERCI 😉 a tous les deux. 😉
Je suis très touché par ton commentaire Désirée, si tu aimes mes textes je te conseille “le potager par un révolté” sur ce même site, où d’ailleurs je parle un peu de l’Italie à ma façon 🙂 Et si tu veux clique sur moi ( mais pas trop fort),tu arriveras sur “le starting blog” où je commets quelques textes. Quant à toi, 5000 m2 en Italie quel chance ! Bonne récolte !
un vrai régal, bravo!
Heureux que cela vous plaise Jeanne.
excellent. j’adore
Merci beaucoup Chantal.