Les 3 avantages de jardiner sans produits chimiques
Bonjour à toutes et à tous. Tout d’abord, je souhaite remercier Loïc d’avoir accepté ma demande d’article invité. Je vais donc commencer par me présenter : je m’appelle Yannick l’auteur du blog Au potager bio. Je me suis lancé dans le projet d’agrandir mon modeste potager afin de cultiver une plus grande variété de fruits et légumes mais tout cela sans produits chimiques en axant tout sur la biodiversité que je mets en place au fur et à mesure mais qui se fait avant toute chose de manière naturelle ; je ne suis là que pour donner un petit coup de main à la nature.
Assez parlé de moi ! Je suis là aujourd’hui pour vous présenter tous les avantages de disposer d’un potager sans produits chimiques et croyez moi cela fonctionne très bien ainsi.
1- Préserver la richesse des sols en les laissant vivants
J’ai eu l’occasion de suivre un stage en jardinage écologique au cours duquel le formateur qui était un expert en la matière a commencé à gratter le sol à un moment du stage sur une dizaine de centimètres. Il a ensuite mis son petit paquet de terre dans un tamis et avec son œil de professionnel, pendant que nous autres le regardions et qu’il attisait notre curiosité, il continua en aspirant avec un aspirateur à insectes plusieurs petites bêtes qu’il mit ensuite dans des boites d’analyses afin que nous puissions les observer (à l’aide d’une loupe) et qu’il su bien entendu nous les présenter un à un en précisant leurs fonctions écologiques qu’ils remplissent sous nos pieds.
Mais ce qui m’a le plus frappé est la quantité d’espèces sur seulement cette dizaine de centimètres : environ une dizaine d’entre-elles grouillaient à cet endroit.
Je me suis donc fait la réflexion suivante : je n’avais pas du tout conscience de se qui se passait sous mes pieds car je ne le vois pas, alors qu’il y a une multitude d’individus qui entrent dans la composition de la terre et qui la font vivre. A savoir également que le sol renferment un monde microbien et de champignons, mais le plus fou est que tout ce petit monde visible ou microscopique est source de vie et permet à nos plantes de vivre tout simplement en trouvant les nutriments essentiels à leur croissance.
Que ce soit pour le recyclage, la décomposition… Tous jouent un rôle très important et permettent au sol de créer la vie.
Ne pas utiliser de produits chimiques est la garantie de préserver et respecter ce monde souterrain.
2- L’avantage de manger des produits sains
Voici la première des raisons que toute personne qui entreprend de se lancer dans un potager appréciera à sa juste valeur. Y-a-t-il de plus grande réponse que de manger des produits de notre propre production mais tout à fait sain et donc pouvant être considérés comme “bio” et cela sans aucun besoin de label seulement pour votre plus grand plaisir gustatif.
Pour ma part, lorsque je vais cueillir l’un de mes fruits ou légumes au milieu de mon jardin, je me dit : voilà ça c’est du producteur au consommateur, et ensuite je les cuisine très sincèrement avec un grand plaisir en ayant déjà l’eau à la bouche de les savourer autour d’un bon repas.
Un jardin plein de vie, des fruits et légumes poussant au milieu d’une grande diversité, des mauvaises herbes abritant différents auxiliaires, des nuisibles s’attaquant à mes récoltes mais avec un équilibre naturel se mettant en place de lui-même : franchement jardiner sans produits alors je dis oui et je veux être l’homme au milieu de la nature et non tenter de la maîtriser constamment.
En plus de ces deux premières raisons, je pense que lorsque nous jardinons sans produits chimiques, nous devenons éco-responsables et développons un certain savoir envers les végétaux, animaux, insectes…
3- Développer une connaissance des espèces en favorisant la diversité
Cette dernière partie, j’avoue qu’il s’agit de la plus complexe mais aussi de la plus intéressante pour un jardinier sans produits, car lorsque je croise dans mon petit jardin une espèce que je ne connais pas, je cherche immédiatement dans des livres, sur des sites spécialisés… afin de connaitre ce petit individu venu trouver sa place et participant à l’équilibre de mon jardin.
Mais étant curieux de nature, je dois avouer que je mets en place un certain nombre de facteurs favorisant la venue de tout ce petit monde et me permettant de découvrir et rechercher différentes espèces afin de comprendre leur utilité au jardin.
Par exemple, je laisse pousser un rang de mauvaises herbes (adventices) au sein même de mon potager afin de favoriser la venue d’auxiliaires, ou encore la présence de rondins de bois, une tuile posée sur le sol, des planches de bois pour les limaces (même si l’on ne les aime pas trop mais bon !). Je pense que de nos jours, nous disposons d’une connaissance grandissante nous permettant d’attirer ou de repousser les auxiliaires ou nuisibles. Mais être un jardinier bio n’est-il pas de respecter toutes les espèces venant dans notre jardin ? Et de comprendre leur utilité pour leur environnement ?
Pour conclure
Je sais qu’avec Loïc, vous êtes habitués à ne pas entendre parler de produits chimiques et à être axés sur la diversité et l’équilibre naturel. Je pense que l’homme du monde moderne est complètement déconnecté de la nature et que nous commençons à avoir peur d’elle par moment lorsqu’on ne la connait plus.
Je pense que nous pouvons retrouver notre place et que l’homme peut se rendre utile en préservant ses équilibres et en donnant un petit coup de pouce en fabriquant grâce à notre savoir : des abris, des hôtels à insectes et bien d’autres choses pour favoriser cette biodiversité afin de se reconnecter avec tout ce monde qui est synonyme de vie.
D’ailleurs ne serait-ce pas là l’utilité de l’homme à travers son environnement ?
J’espère que cet article vous a plu et je vous remercie de m’avoir lu jusqu’au bout. Pour ma part j’ai beaucoup aimé le rédiger car, je vous avoue, j’adore écrire et encore merci à toi Loïc de m’avoir permis d’écrire cet article.
Je vous invite à nous laisser un commentaire sur votre avis.
Vos méthodes sont respectables. Je pense que vous allez sans doute vous plonger comme moi dans la méthode de sepp holzer, autrichien agriculteur. Voici le lien à copier/coller. Vous ne serez pas déçu et vous donnera certainement des idées. Bonne continuation. Personnellement j’adhère à 100 %.
http://www.youtube.com/watch?v=P2ZY4gqCzO0
marie
Bonsoir Marie,
Merci d’avoir commenté cet article !! Et merci également pour le lien, j’avais déjà entendu parler de cet agriculteur, je dois dire que la permaculture m’est assez inconnu ; mais c’est avec plaisir, que j’ai cliquer et découvert, une première approche sur cette façon de jardiner avec la nature qui semble productive et captivante.
Bonne soirée et merci encore.
Yannick
Bonjour à toutes et à tous,
Je souhaite sincèrement vous remercier d’avoir commenté mon article qui n’est que ma vision et le reflets de mon propre jardin.
@ Nicolas : Tes réflexions sont vraiment pertinentes et comme j’adore les débats ; je serais ravi que nous échangions nos opinions ensemble. N’hésite vraiment pas à me contacter 😉
@Schiltz : Il est vrai que je n’ai jamais utilisé de BB mais je pense que votre préparation pourrait être apprécié en commentaire à cet article : http://au-potager-bio.com/comment-reagir-face-a-une-maladie-au-potager/
Merci encore.
@ Brigitte : Je suis bien d’accord avec vous lorsque vous dites qu’un sol vivant est un gage de prospérité pour les plantes j’ajouterais également pour les générations futures. A bientôt
Yannick
Bonjour,
J’adhère à cette vision du JARDIN, que ce soit au potager ou au jardin d’ornement, un sol vivant est un gage de prospérité pour les plantes. Cette vision m’a été transmise lors d’une visite à l’ARBORETUM DU CHENE VERT à CHABANAIS 16. Je suis rentrée chez moi et j’ai changé mes pratiques déjà relativement durable… depuis je continue, pour le plus grand bonheur de mes plantes potagères ou ornementales et de MON DOS !
quand je pouvais faire du potager ,je me permettais d’utiliser que de la bouillie Bordelaise additionnée de souffre liquide plus du lait comme mouillant contre mildious et d’autre maladies pour mes fruitiers ,vignes,tomates,pdt,e.c.t. …
Bonjour,
Jusqu’à maintenant, j’ai cultivé mon potager sans “produits chimiques” de synthèse, mais avec des “produits chimiques” naturels.
Comme du purin d’orties ou de prêle, et aussi du compost.
Cela m’amène à me poser un certain nombre de questions (un peu philosophiques j’en conviens) :
Que donnerait une approche qui supprimerait tous les intrants que l’on apporte au potager ?
Serait-ce encore un potager ?
Ou bien une sorte de friche où poussent des légumes au milieu des plantes spontanées ?
L’objectif d’un potager n’est-il pas d’être productif et nourricier ?
Jusqu’où peut-on aller dans l’équilibre entre plantes spontanées / plantes cultivées ?
Ce sont juste quelques réflexions.
Nicolas
Bonjour Yannick,
Merci pour cet article très intéressant, j’adhère totalement à cette vision du jardin qui accueille et préserve la biodiversité tout en fournissant à son “gestionnaire” des produits de qualité.
Tu parles d’identifier les plantes sauvages inconnues venues s’inviter dans ton potager, je pense qu’on peut aussi se poser la question des animaux qui viendront nécessairement le peupler. La diversité est vaste, surtout chez les insectes !
Je repense d’ailleurs à un livre de Vincent Albouy que j’avais beaucoup apprécié, “le jardin des insectes”, qui propose plusieurs aménagements à faire dans le jardin pour y attirer ces petites bêtes (tas de bûches, arbre mort laissé sur place, hautes herbes au pied des arbres, zone en friche, etc.). Peut-être l’as-tu lu ?
Jérémie
Bonjour Jérémie,
Tout d’abord merci beaucoup pour ton commentaire 😉
Je ne connaissais pas ce livre mais je pense que je vais essayer de me le procurer car il me semble vraiment adapté à ma façon de penser.
Merci encore à toi.
A très bientôt
Yannick