Quel est votre quotient naturel ?
Je vous rassure ce n’est pas un questionnaire comme on peut le trouver dans les magazines de mode durant l’été ! J Mon idée serait plutôt d’essayer de comprendre comment nous sommes reliés à notre environnement et d’en mesurer les conséquences sur notre jardin.
On s’éloigne de la nature
Je ne crois pas que l’on puisse dire le contraire, plus notre civilisation progresse plus nous coupons les liens. La vie courante pourrait nous faire croire, que l’on est sortie du système naturel. On se lève le matin pour aller travailler, gagner notre vie, pour finalement dépenser notre argent chez « carrefour » et remplir nos assiettes. A force de ne plus penser que le contenu des rayons est le résultat d’une relation avec la nature, celle-ci nous devient étrangère. Comme tous ce qui vient de l’étranger, nous fait peur, on essaye de le contrôler, pour calmer nos craintes. Nous voilà pris au piège ! La volonté de maitriser la nature nous engage dans une lutte vaine et épuisante. Notre faible compréhension des mécanismes naturels rend nos actions inutiles voir contre-productives. Le cercle vicieux s’installe, car pour compenser les effets indésirables de nos actions il faut redoubler d’effort !
Cette attitude se retrouve dans toutes les facettes de nos sociétés. Sauf peut-être parmi les civilisations que l’on qualifie de primaire, mais qui ont su rester connecté à leur environnement. Cette volonté de maitrise se retrouve dans nos jardins.
Je veux un jardin propre
La lutte fait rage dans nos jardins, Il suffit d’écouter les samedis après-midi, toutes ces tondeuses en action pour afficher une pelouse impeccable. Mais ce n’est pas tout ! Il faut désherber les allées, ramasser les feuilles mortes, tailler les arbres et les haies. Il faut aussi traiter les légumes contre les maladies, il faut rependre de l’engrais pour fertiliser la terre. Et par la !! La taupe a saccagé la pelouse ! vite un piège ! Bref il faut se transformer en « Jardinator »
A ce rythme-là dans quelques années on passera l’aspirateur dans le jardin !
Ah ! On le fait déjà ???
On veut un jardin propre, mais c’est quoi propre ? Ça veut dire rangé comme l’intérieur de notre maison ? Ça veut dire désinfecté comme une chambre d’hôpital ? Je fais l’âne mais j’ai déjà bien compris que propre ça veut pas dire comme mon jardin ! Lisez l’article de gilles Domenech « ca fait pas propre »
Comment est-on arrivé à considérer que de rependre du Roundup c’est plus propre qu’un bac a compost plein de vers. La peur des maladies nous a fait entrer dans une course à l’hygiène et la nature ne respecte pas nos critères d’hygiènes. Seulement j’ai la conviction que ce désir de propreté est incompatible avec la notion d’un jardin productif et équilibré.
Il faut renoncer !
On est tous d’accord à l’idée de manger des bons légumes sains sans se tuer à la tâche. Pour atteindre cet objectif, il va falloir renoncer l’idée du jardin propre. Ne pensez-vous pas qu’à se protéger de toutes les maladies, qu’à se gaver de médicaments à chaque rhume on affaiblie notre organisme ? Bien je dirais que pour le jardin c’est la même chose. Pour obtenir un jardin capable de se défendre seul contre les agressions il faut arrêter de le surprotéger. Le jardin comme notre corps doit réapprendre à lutter seul.
Quand j’ai la grippe, j’ai de la fièvre, c’est la réponse de mon corps pour lutter contre la maladie. Quand mon jardin est malade, c’est-à-dire qu’il est victime d’un déséquilibre, il va réagir aussi. Seulement on a aucune idée de la réponse qu’il va apporter.
A titre d’exemple : l’année dernière j’ai laissé l’ensemble de la végétation naturel se développer spontanément. J’ai remarqué la présence importante d’une plante en particulier l’onagre. Pourquoi la présence massive de cette plante ne serait pas la réponse de mon jardin a un déséquilibre ? Si j’avais arraché toutes ces plantes est ce que je n’aurais pas contribué à aggraver la déséquilibre ?
Au passage ! Vous trouvez que ça fait propre ?
Et le jardinier il fait quoi ?
Si le jardinier ne doit plus nettoyer son jardin ou lutter contre les maladies doit il se tourner les pouces pour autant ? Pour illustrer le rôle du jardinier j’aimerais ici vous faire part d’une conversation Facebook entre Guylaine Goulfier et Rodolphe Grosléziat :
-Rodolphe
Salut Guylaine, je n’ai pas lu l’article mais j’ai hâte… Pour le moment j’en suis toujours à penser que le jardinier est le chef d’orchestre… sans lui pas de musique, pas de silence, pas de coda… pas d’unisson (nom de Zeus je suis dans une vision bien occidentale de la musique…). Pas de jardin sans jardinier. La semaine dernière j’ai passé 4 jours avec Denis, nous avons beaucoup parlé des sols de jardin, de leur pérennité… de l’action du jardinier… une conclusion est qu’à chaque fois qu’on jardine une heure en intelligence avec le milieu on gagne 10H00… pour rien foutre ! Pas mal ! (même s’y rien foutre est pour moi un rêve inaccessible… en tout cas pas pour le moment)
-Guylaine
Sans jardinier pas de jardin c’est sûr. Mais la question est de savoir quelle sorte de jardinier doit-on être : directif, permissif, attentif…
Ma vision du jardinage a complètement changée en découvrant les relations que les plantes établissent avec le sol, entre elles, avec leur milieu.
Pour reprendre ton image, pour moi le jardinier doit laisser tomber l’estrade de chef d’orchestre (limite je le trouve bien prétentieux de croire pouvoir mener les musiciens-plantes, insectes…- à la baguette) pour se contenter du rôle de directeur de salle de spectacle : on offre un lieu de représentation et on veille simplement à ce que tous les acteurs puissent jouer leur rôle.
En pratique cela peut-être : je ne travaille plus du tout la terre mais je veille à ce qu’elle soit toujours couverte (en paillant, en semant des engrais verts). Je ne cherche pas à appliquer telle ou telle recette de mariage de plantes mais, sans me préoccuper de ces associations supposées bonnes ou mauvaises, je mélange le plus de végétaux possibles entre eux- ils se débrouillent. Sauf exception, Je n’applique pas de produits (pas même des purins) pour lutter contre les maladies et les ravageurs parce que je considère ceux-ci comme des régulateurs : ils sont eux-mêmes limités par les auxiliaires (à part le mildiou, les altises je n’ai aucun pb gênant dans le potager).
Du coup, sans travail du sol, pulvérisations, désherbage… on n’est pas tout à fait dans le rien foutre au jardin. Mais on s’en rapproche tout de même assez !
Allez on joue quand même !
Allez ! On se le fait à la magazine d’été ? Je vous ai préparé une série de questions pour mesurer votre quotient naturel !
- Avez-vous des mauvaises herbes ?
- Compostez-vous vos déchets verts ?
- Ramassez-vous les feuilles mortes pour les conserver et pailler avec ?
- Y-a-t ‘il un tas de branches mortes au fond de votre jardin ?
- Mélangez-vous les fleurs et les légumes ?
- Acceptez-vous les taupes ?
- Acceptez-vous les fourmis et les araignées ?
- Concervez-vous le lierre ?
· Si vous avez plus de 7 oui alors vous avez su resté connecté à la nature ! Vous êtes presqu’une bête sauvage ! Vous pouvez repartir vivre dans les bois !
· Si vous avez entre 3 et 5 oui La nature d’accord, mais dans les parcs ! Pas trop chez moi quand même ! Vous avez le cul entre 2 chaises ! Poule mouillé ! Choisissez votre camp !
· Vous avez quasiment que des non ! Alors pour vous j’ai trouvé une superbe application sur tablette pour créer un jardin virtuel. Pensez bien à vous laver les mains au désinfectant après l’achat de la tablette !!!
Alors vous vous situez ou ?
ah non c’était 8 (Grrr …)
(je me demande bien comment on pourrait imaginer liquider les araignées et se débarrasser des fourmis, rationnellement, même si je voulais, je ne crois pas que ce serait possible chez moi sans explosion nucléaire ?
Bon, ça fait 7 … ça tombe bien, ma maison est au coeur d’un bois !!!
et plus jamais je ne libérerai mes patates de leurs copines, failli les faire creuver, éventuellement un peu moins de liseron qui les plaque au sol, c’est tout
Salut Loïc,
Marrant ton article ! Mais il illustre bien la mentalité du “propre et aseptisé avec rien qui ne dépasse” que j’ai vu pratiqué par des collègues paysagistes pendant les quelques mois où j’ai exercé ce boulot… Et les clients redemandaient du RoundUp pour une pelouse sans trèfle ni pissenlit.
Au passage, mea culpa, j’ai épandu ce RoundUp pour garder mon travail, mais ça m’a vraiment coûté et je n’ai pas continué longtemps ce boulot tellement les pratiques étaient éloignées de mes convictions ! D’autant qu’à cette époque j’avais un potager que ton test aurait évalué à 6 réponse “oui”.
A bientôt,
Jérémie
8,mais pas etonnant je suis la maman de guylaine!,les carres je pratique depuis longtemps:la terre est basse!Sauvage,surement pas ,”bordelique”sans probleme!mon jardin et moi sommes donc en symbiose,et ce n est pas si mal;je n ai pas de supers gros legumes,mais ils sont…gouteux,fleurs et choux donnent de beaux accord de couleurs,branchages ,vegetaux coupes,couvrent de plusiuers cm le sol d une parcelle qui devrait devenirun jardin de plaisir(petits fruits fleurs ,bancs,bouquins et couverture des vides avec ce qui me tombera sous la main(ardoises cassee,ceramiques ratee …)un bon bouquin ,des fraises ou des radis a portee de main,l odeur des fleur,le chant des oiseaux,le Paradis a moindre effort ,si ce n est l observation et qq trous de plantation
Pourquoi le lierre ?
Chez moi il pousse sur les murs pas dans le potager…
Complètement d’accord avec cet article et ravi de voir que je ne suis pas seul à partager cette vision du potager.
Bonjour Loïc et à vous, chanceux jardiniers,
Je n’ai que 5 sur 7 car je n’ai pas la chance d’avoir un terrain (une parcelle de 2m2 jusqu’à présent dans un jardin partagé, mais à laquelle j’ai renoncé à cause des principaux ravageurs urbains les bipèdes homopiétineursdeplans), donc dans mes 2m2 de plantations en pots et jardinières, pas de place pour un tas de branches, ni pour un composte, mais les petites bêtes sont bienvenues… Pas de taupe non plus, et pour causse ! 😉
Salut Loïc –
je suis complètement une bête sauvage depuis longtemps…
mais si on pouvait me dire comment vivre “en harmonie” avec les mulots et autres campagnols qui adorent le paillage et envahissent en masse le terrain???
Je ne sais pas quoi faire: les taupes ne me dérangent pas du tout mais les campagnols :je ne peux plus cultiver des carottes, des betteraves …. les autres plantes sont souvent rongées, mais surtout déterrées , et ce n’est pas le côté esthétique qui m’afflige… mon chat et les chats des environs prélèvent , mais cela ne suffit pas, il y a bien un renard dans la vallée, je l’ai vu, mais il ne connaît pas mon coin (et les chasseurs vont le trucider vite fait je crains!), alors: est-ce que la nature va régler ce problème toute seule?
Bonjour, comme @Isa d’Ecolo-bio-nature, je suis une sauvage née, et j’assume 😉
La recette des “smoothies aux herbes sauvages de mon jardin” me tente aussi, donc, si Isa repasse par ici, on ne peut que lui conseiller d’ouvrir une rubrique “Recettes” !
Salut Loïc. Oui,oui, oui, oui….. On se rejoint. Je fais visiter mon potager à mes amis et à ma famille quand ils viennent me voir. Ils sont émerveillés de voir ce mélange de légumes, de fleurs et de “mauvaises herbes” qui se côtoient. Du coup, on fait des émules ! Ah ! Si je pouvais vivre dans les bois !
8 oui !
Je ne suis pas surprise d’être une “bête sauvage” ! Après tout je suis déjà considérée par certains comme la “sorcière” car je mange (cru ou cuites) et bois (dans des smoothies ou des infusions) des herbes sauvages de mon jardin. Bon je ne mange pas que ça, il y a aussi mes légumes du jardin, mais cela suffit pour être cataloguée ! haahha 😛
Donc maintenant je suis en plus une bête sauvage ! chouette !!! 😀
Bonjour isa 🙂
Des smoothies d’herbes sauvages !!!!! ca m’a l’air bien interressant ca ! on peut gouter ? 🙂
Le jardin en photo ressemble un peu à celui de mon fils tout pousse en désordre et il mange des légumes cueillis entre les herbes ! bizarrement il a des tomates qui ont le mildiou à côté de tomates saines très bonnes ? Moi, j’ai un tout petit carré de potager en deux terrasses sur un terrain en pente où se mélangent les fleurs et les légumes dans mon jardin je laisse pousser toutes les herbes et j’ai des fleurs gratis ! par contre pas beaucoup de légumes trop d’arbres qui font de l’ombre. J’ai mangé des patates et des salades et des soupes de radis je n’ai que des feuilles ! Toutes mes tomates ont été très malades et j’ai du tout arracher. Quel engrais vert je pourrais semer sur ma terre nue où j’ai planté 15 pieds de salade ?
Bonjour Danielle
moi je recouvrirai la terre de déchets verts broyés, puis une fois les salades récoltés je sèmerais un mélange, moutarde phacélie.
Argh! Me voilà avec 7 points. L’an prochain, je mélange fruits et fleurs et je suis mure pour grimper aux arbres!
Je n’ai pas de taupe j’ai un jardin de ville… et pour le lierre, je le laisse sauf s’il monte dans le toit… Grace à Guylaine GOULFIER entre autre, en dix ans… j’ai fait des progrès donc 7/7 puisque je n’ai pas de taupe. Alors une bête sauvage peut-elle vivre en ville ❓ ….. Oui bien cachée dans mon jardin …. 😉
Incroyable “comment nous sommeSSSSSSS relié à notre environnement” ! 😉
Incroyable “comment nous sommes reliéSSSS à notre environnement ” ! 😉 (je l’avais pas vu avant 😆 )
c’est bon ! ils ont rien vus ! 🙂
7 OUI ! Je suis une bête sauvage, mais je le savais déjà !
Bonjour Loic,
Je suis tout à fait d’accord : Nous sommes tellement pris dans notre monde moderne et nos pensées que nous en oublions l’essentiel, et nous finissons par avoir peur de la nature.
De plus, nous avons réellement conscience aujourd’hui que les méthodes de jardinage exercé depuis plus de 50 ans condamnent les générations futurs à qui nous laisseront des sols sans vie : Je pense qu’il faut réapprendre à jardiner en respectant l’équilibre de la nature ; même au sein d’un petit jardin.
Je crois que je peux retourner dans les bois selon ton questionnaire 🙂
Bonne journée à toi et merci pour cet article qui est le reflet de ce que je pense.
Amicalement
Yannick
Un sans faute a part l’histoire du lierre que je n’ai pas comprise !!! Aiutoooo…..
ooooais, un sans faute. on gagne quoi? 😀 😀
Et non je ne coupe pas le lierre ….
Pfff ! je devrais relire plus ! 🙂
Merci fred !
La vérité se trouve certainement dans la synthèse d’une guylaine, un rodolphe, un Loïc et n’importe quelle personne possédant quelques mètres carrés de terre
Notre jardin, notre potager sont ce que nous en faisons … Il n’y a pas je pense de “recette” : ni celle qui consiste à laisser la nature l’explorer, ni celle qui consiste à dicter d’une main d’homme (ou de femme ! 😉 ) sa partition à ce morceau de terre.
Ce n’est pas une honte d’avoir un terrain qui ne fait pas propre comme cela ne l’est pas d’avoir un espace entretenu, c’est presque une question de finalité, de philosophie du jardinage.
Ce qui me semble le plus important, c’est la méthode et les moyens employés pour atteindre cette finalité (le résultat étant imprévisible ! ) : 100% naturel
Bonjour Loïc, y a pas un petit couac dans les questions ? La 3ème : pour moi, être proche de la nature, ce n’est pas apporter les feuilles mortes à la déchetterie mais au contraire les laisser en place ou s’en servir pour pailler le jardin !!! en dehors de ça et en ce qui me concerne, jardinière débutante mais très motivée, je dis oui à presque tout : j’hésite juste pour les taupes… et j’habite déjà presque dans la forêt !
Comment ca un petit couac ! 🙂 mais pas du tout ! 😉
Merci Iza !