Transformer une Pelouse en Potager : Guide Complet de Transformation en Permaculture
Sommaire
1. Introduction
Transformer une pelouse en potager représente une démarche écologique et économique de plus en plus populaire. Cette transition permet non seulement de produire ses propres légumes, mais aussi de participer activement à la préservation de la biodiversité et à la réduction de notre empreinte carbone.
La permaculture offre une approche particulièrement pertinente pour cette transformation. Cette méthode de culture s’inspire des écosystèmes naturels pour créer un jardin productif, autonome et respectueux de l’environnement. Elle permet d’optimiser l’espace disponible tout en minimisant les interventions humaines et les ressources nécessaires.
Contrairement aux idées reçues, la permaculture n’est pas réservée aux experts. Ses principes fondamentaux sont accessibles à tous, même aux jardiniers débutants. La méthode proposée ici permet une transition progressive et sans effort excessif.
2. La préparation avant la transformation
Observer et analyser son terrain
Avant toute intervention, prenez le temps d’observer votre terrain pendant quelques jours, voire quelques semaines. Notez l’exposition au soleil au fil de la journée, repérez les zones d’ombre et de mi-ombre. Analysez votre sol : est-il argileux, sableux, calcaire ? Cette observation influencera vos choix de cultures et d’aménagement.
Étudiez également le climat local : période de gel, précipitations moyennes, vents dominants. Ces informations sont essentielles pour adapter vos futures cultures aux conditions locales.
Définir ses besoins
Déterminez vos objectifs : souhaitez-vous un potager d’autosuffisance, un jardin ornemental comestible, ou un espace mixte ? La surface à transformer dépendra de vos ambitions et du temps que vous pourrez consacrer à l’entretien.
Planifier les espaces
Dessinez un plan simple de votre futur jardin en tenant compte des contraintes observées. Prévoyez :
- Des zones de culture principales
- Des allées d’accès d’au moins 50 cm de large
- Des zones sauvages pour la biodiversité
- Des espaces de stockage pour le compost et les outils
3. Les outils et matériaux nécessaires
Les indispensables
Pour démarrer, vous aurez besoin de :
- Une tondeuse ou un débroussailleur
- Des cartons bruts non imprimés
- De la paille ou du foin
- Du compost
- Une grelinette pour aérer le sol
- Un râteau
- Une brouette
- Des gants de jardinage
Trouver des matériaux économiques
De nombreuses ressources peuvent être obtenues gratuitement ou à faible coût :
- Cartons : commerces locaux, déménagements
- Paille : agriculteurs locaux
- Compost : déchetteries municipales
- Feuilles mortes : services municipaux ou voisinage
- Outils : ressourceries, sites de seconde main
Choix des matériaux
Les matériaux biodégradables sont préférables aux bâches synthétiques. Ils enrichissent naturellement le sol et favorisent la vie microbienne. Cependant, dans certains cas (sol très envahi d’herbes vivaces), une bâche temporaire peut être utile.
4. Transformer une pelouse en potager : étape par étape
Étape 1 : Préparer le sol sans effort
La création d’un potager peut sembler décourageante pour un débutant, particulièrement l’idée de devoir tout désherber et retourner la terre. Rassurez-vous : dans cette méthode, l’effort le plus intense sera d’étaler des cartons et de la paille.
La tonte initiale
Commencez par sortir votre tondeuse et réglez-la dans la position la plus basse. Effectuez une coupe bien rase si le terrain le permet. Cette méthode fonctionne aussi bien avec une pelouse qu’avec une friche couverte de ronces. Dans ce dernier cas, utilisez une débroussailleuse, mais le principe reste identique : couper la végétation au plus près du sol.
Gestion des déchets verts
Important : ne mettez pas le panier de ramassage sur la tondeuse ! L’herbe doit rester sur place. C’est votre première étape vers une pratique écologique où rien ne part aux déchets verts. En cas de débroussaillage, laissez également sur place les mauvaises herbes, ronces et orties. On pourrait se passer de la tonte en couchant simplement la végétation, mais la tondeuse facilite le travail.
Étape 2 : Couvrir pour étouffer et nourrir
La couche de base
Idéalement, commencez à l’automne et couvrez toute la surface avec 20 cm de feuilles mortes. C’est le moment idéal pour faire une tournée de ramassage avant le passage du camion de la déchetterie. En cas de pénurie de feuilles, vous pouvez utiliser 5 à 10 cm de broyat de bois.
La couche de carton
Sur ce lit de feuilles ou de broyat, disposez une couche de cartons bruts. Évitez les cartons colorés ou blanchis. Pour vous approvisionner, visitez les déchetteries ou les zones d’activité, où vous trouverez souvent des bennes pleines de cartons.
Protection finale
Pour maintenir l’ensemble, ajoutez une dernière couche de paille ou de foin. Le foin est préférable car il est généralement moins traité, ses fibres plus longues tiennent mieux en place et découragent les oiseaux de gratter.
Étape 3 : Laisser la nature faire son travail
Le travail invisible des micro-organismes
Sous la couverture, une intense activité biologique se met en place. Les vers de terre, bactéries et champignons décomposent progressivement la pelouse et les matériaux ajoutés, créant un sol fertile et bien structuré.
L’importance de la période hivernale
L’hiver est idéal pour démarrer la transformation. L’humidité et les alternances gel-dégel accélèrent la décomposition des matériaux. La couverture protège également le sol de l’érosion et du tassement.
Débuter au printemps
Si vous commencez au printemps, privilégiez une couche plus épaisse de paillage pour maintenir l’humidité. Vous pouvez également planter directement à travers la couverture en créant des poquets remplis de compost.
Étape 4 : Préparer le sol pour la culture
Observer l’évolution
Après quelques mois, soulevez délicatement la couverture. Vous devriez observer :
- Une terre plus sombre et odorante
- La présence de vers de terre
- L’absence de pelouse
- Une structure grumeleuse du sol
Aération douce
Utilisez une grelinette pour aérer le sol sans le retourner. Cet outil préserve la structure naturelle du sol et la vie qu’il contient, contrairement à la bêche qui bouleverse les horizons du sol.
Gestion du paillage
Conservez le paillage organique comme protection permanente. Il limitera l’évaporation, protégera le sol des intempéries et continuera à nourrir la vie du sol.
5. Commencer à cultiver selon les principes de la permaculture
Le choix des plants
Pour les débutants, privilégiez les plants à repiquer achetés en jardinerie plutôt que les semis. Au printemps, retirez le paillage environ trois semaines avant vos premiers repiquages pour permettre à la terre de se réchauffer.
Les associations bénéfiques
Pratiquez le compagnonnage en associant :
- Tomates et basilic
- Carottes et poireaux
- Choux et aromates
- Haricots et maïs
- Courges et capucines
L’intégration des vivaces
Incorporez des plantes vivaces qui structureront votre jardin :
- Aromatiques : thym, romarin, sauge
- Fleurs comestibles : bourrache, capucine
- Couvre-sols : fraisiers, menthes en pot
6. Alternative : Le potager en carré surélevé
Si vous ne pouvez pas vous procurer facilement tous les matériaux nécessaires à la transformation complète de votre pelouse, optez pour des carrés de potager surélevés. Installez-les directement sur la pelouse avec un carton dans le fond, puis remplissez-les soit simplement avec du terreau de jardinerie, soit plus écologiquement avec la méthode de la hugelkultur.
L’avantage majeur de cette approche est de limiter le travail de préparation aux seules zones de culture. Les allées entre les planches peuvent rester engazonnées, simplifiant considérablement l’entretien.
Pertinence du choix
Les bacs surélevés conviennent particulièrement aux :
- Petits espaces
- Sols difficiles ou contaminés
- Personnes à mobilité réduite
- Zones très enherbées
Construction des bacs
Privilégiez des matériaux durables et non traités :
- Planches de douglas ou mélèze
- Traverses paysagères
- Briques ou parpaings
- Hauteur recommandée : 40-60 cm
Remplissage en lasagne
Superposez en couches :
- Branches et bois mort
- Carton
- Déchets verts
- Compost
- Terre végétale
- Paillage
7. L’entretien et l’évolution du potager
Gestion de l’eau
Le paillage permanent réduit considérablement les besoins en eau. Complétez avec :
- Un système de goutte-à-goutte
- Des oyas enterrées
- Une récupération des eaux de pluie
Fertilisation naturelle
Maintenez la fertilité du sol avec :
- Du compost maison
- Des purins de plantes
- Des engrais verts (phacélie, moutarde)
- Le mulch des cultures précédentes
Adaptation continue
Observez et adaptez vos pratiques :
- Notez les associations réussies
- Identifiez les zones problématiques
- Ajustez les rotations de cultures
- Expérimentez de nouvelles techniques
8. La biodiversité au cœur du potager
Accueil des auxiliaires
Créez des habitats variés :
- Hôtels à insectes
- Tas de bois mort
- Mares naturelles
- Haies diversifiées
Éléments de permaculture
Intégrez des aménagements complémentaires :
- Composteurs en plusieurs phases
- Récupérateurs d’eau stratégiquement placés
- Zones de repos et d’observation
- Serres et tunnels de forçage
Plantes bénéfiques
Favorisez la diversité avec :
- Des fleurs mellifères
- Des haies fruitières
- Des plantes répulsives
- Des corridors écologiques
9. Conclusion
La transformation d’une pelouse en potager permacole représente bien plus qu’un simple changement de destination du terrain. C’est un engagement vers une alimentation plus saine, une reconnexion avec la nature et une contribution concrète à la préservation de l’environnement.
Les bénéfices sont multiples :
- Production de légumes frais et savoureux
- Réduction de l’empreinte carbone
- Préservation de la biodiversité
- Économies substantielles
- Satisfaction personnelle
- Apprentissage continu
Cette transformation constitue souvent une première étape vers un mode de vie plus autonome et respectueux de l’environnement. Elle ouvre la voie à d’autres pratiques écologiques : compostage, récupération d’eau, production de semences, partage des récoltes.
N’hésitez pas à vous lancer, même modestement. Chaque mètre carré de pelouse transformé en potager contribue à la construction d’un avenir plus durable. Rejoignez les réseaux locaux de jardiniers, participez aux formations et aux échanges de graines, et partagez vos expériences. Le jardinage en permaculture est un voyage passionnant qui ne cesse d’évoluer et de nous enrichir.
La création d’un potager est surement l’étape la plus décourageante pour un débutant, comment transformer une pelouse en potager sans faire trop d’effort. Car bien entendu c’est l’idée de devoir tout désherber et de retourner la terre qui décourage. Dans cette article, l’effort le plus intense que je vous demanderai de faire, c’est d’étaler des cartons et de la paille. La transformation de cette pelouse en potager se fera en trois étapes.
Tondre la future parcelle du potager
La première étape, c’est de sortir votre tondeuse et de la régler dans la position la plus basse. Il faut faire une bonne coupe bien rase si le terrain le permet. La pratique que je vous propose fonctionne aussi bien avec une pelouse qu’une friche couverte de ronce. Forcément, il faudra des outils plus adaptés comme une débroussailleuse, mais l’idée reste la même : couper la végétation.
Il n’est pas nécessaire de mettre le panier de ramassage sur la tondeuse ! L’herbe doit rester sur place. A travers ce geste vous devez déjà vous mettre dans la peau de ce nouveau jardinier qui ne jettera plus rien aux déchets verts. Dans le cas d’un débroussaillage c’est pareil. Vous pouvez laisser sur place toutes les mauvaises herbes, ronces et orties comprise. On pourrait se passer de la tonte ou de débroussaillage en couchant simplement toute la végétation. Seulement en termes d’effort c’est plus facile avec la tondeuse.
Couvrir le sol
En soignant cette étape, vous pouvez en une action, désherber et amender votre sol. Pour couvrir toute la surface du sol, vous avez plusieurs approches. Quelques soit la méthode que vous allez choisir en dessous, idéalement, il faut commencer à l’automne et laisser la couverture tout l’hivers
La méthode la plus simple : c’est de tendre une grande bâche plastique noir et de la laisser en place tous l’hivers. Certes c’est facile, mais ce n’est pas très compatible avec la vie du sol.
Pour transformer cette pelouse en potager fertile. Je vous recommande la méthode suivante. Faites une tournée de ramassage avant le camion de la déchetterie et couvrez la totalité de la surface du potager avec 20 cm de feuilles mortes. En automne vous ne devriez pas rencontrer de difficulté pour trouver des sacs pleins de feuilles mortes. Mais si la matière se fait rare, en remplacement des feuilles mortes, vous pouvez aussi éprendre 5 à 10 cm de broyat de bois. A vous de voir ce qui est le plus facile à trouver pour vous.
Sur ce broyat de bois ou ce lit de feuille morte, étalez une couche de carton marron. Il faut écarter tous les cartons d’emballage de couleur ou blanchit. Pour trouver ces cartons en masse, rapprochez-vous des déchetteries ou allez flâner dans les zones activité près de chez vous. Il n’est pas rare de trouver des grosses bennes pleines de cartons.
Pour maintenir les cartons en place, vous pouvez poser des grosses pierres dessus, mais idéalement je vous recommande une dernière couche. Vous pouvez utiliser, soit de la paille soit du foin, mais j’ai une préférence pour le foin car il a moins de chance d’être traité et les fibres plus longues tiennent mieux en place et décourage les oiseaux de gratter.
Découvrir, aérer et brasser le sol
Avec cette confortable couverture végétale, le futur potager peut passer tout l’hiver. Les micro-organismes et les vers de terre vont travailler pour vous. Au printemps il suffira d’écarter le paillage. Pas question de le jeter !! Vous le réutiliserez après vos semis et plantation.
Pour les courageux, vous pouvez passer un bon coup de grelinette sur toute la surface de potager pour aérer et mélanger les petits déchets de feuilles qui ont commencé à composter. Cette opération n’est pas indispensable si vous ne comptez pas faire de semis. Vous allez me dire : c’est quoi un potager dans lequel on ne fait pas de semis. Ce que je recommande souvent au débutant, c’est de commencer avec des plants à repiquer acheter en jardinerie. Dans ce cas au printemps vous enlevez le paillage pour permettre à la terre de se réchauffer. Prévoyez bien 3 semaines sans paillage avant de faire vos premiers repiquages.
L’alternative du potager surélevé
Si vous ne pouvez pas vous procurer facilement tous ces matériaux, et transformer toute la surface de la pelouse en potager, vous pouvez installer des carrés de potager surélevé. En posant directement vos carrés de potager sur la pelouse et en plaçant un carton dans le fond, il ne restera plus qu’a remplir vos carrés de potager. La encore il y a plusieurs méthodes pour les remplir. Du plus simple avec des sacs de terreaux vendu en jardinerie, au plus fertile avec la méthode de la hugelkultur. L’avantage du potager surélevé, c’est de limiter le travail de préparation aux planches de culture, c’est-à-dire exactement à l’endroit ou vous aller cultiver. Les allées entre les planches de cultures resteront engazonnées.
Bonsoir Loic,
Merci pour cet article tres bien détaillé.
Nous avons fait la technique de la couverture du sol avec deux tests:
* une partie du futur potager couvert de cartons et de feuilles mortes dessus
* une autre partie recouverte de feuilles mortes et branchages, avec par dessus une bache tissée laissant passer l’eau
Quelle méthode recommanderais-tu?
L’inconvénient de la premiere étant que je vois déja quelques herbes pousser a travers la ou il y avait des trous dans le carton…
Merci encore pour tes articles et ton partage de connaissances!
Bonjour, le top du top serait que la bâche tissée soit végétale, style chanvre
Bonjour ! Merci pour ces indications claires pour débuter !
Petit question complémentaire, n’y a t’il pas plus de risque de futurs adventices avec le foin (qu’avec la paille)?
Merci à vous
Bonjour, non pas plus ! c’est l’épaisseur qui compte