Que penser des plateformes de compostages ?

Dans mon article faire du compost, je vous parlais de ma visite prochaine du SMEDAR. C’est chose faite ! Laurent Guilliot le chargé du développement de VALENSEINE m’a ouvert les portes de la plateforme de compostage.

Quel type de déchets peut on y trouver ?

La première impression est plutôt forte, les andains de composts sont impressionnants, les engins aussi. La visite commence par la zone de réception des déchets. On trouve uniquement des déchets verts. Il peut arriver qu’un sac plastique se mélange mais le personnel est sensibilisé à l’importance de la qualité du produit final. De plus, les végétaux sont broyés lentement, les polluants comme le pastique ne se trouvent pas déchiquetés, ils restent entiers et donc plus visibles. A cette époque les déchets verts comportent une partie importante de résineux environ 30% ce qui n’est pas le cas en été.

Retourneur d'andain (1) (1024x768) Bref dans la zone de réception, la matière première est mise en andain, puis très rapidement broyée. 2 à 3 fois par semaine l’andain est retourné par une machine qui pourrait venir de mars. Quand Laurent me parle de lourd investissement je comprend mieux en voyant l’engin. Grace à ce brassage intensif, ils sont capables de produire du compost en 4 semaines. Comparé au 6 mois du compostage domestique, on se demande pourquoi le faire soi-même.

 Au bout de cette maturation, le compost est filtré dans un tamis géant selon 3 granulométries.

  • Le 40mm est destiné aux agriculteurs pour amender leurs champs
  • Le 20mm est vendu en vrac aux particuliers
  • Le 10mm est vendu en sac de 70l

Pourquoi le compost des plateformes a mauvaise réputation ?

Si aujourd’hui le compost des plateformes traine encore une mauvaise image c’est qu’au début de leur activité, la matière première était le contenu de nos poubelles.

Au compost la couche du bébé ! Tu m’étonnes que le jardinier ne veuille pas utiliser ça !

Regardez ce reportage sur un centre de compostage très moderne, Je ne doute pas un instant que tout soit fait pour obtenir un compost de qualité, mais ça ne me fait pas envie pour mon potager.

Aujourd’hui le SMEDAR a changé de politique, ils ont choisi de ne traiter que les déchets verts, la part de polluant est vraiment minime. A nous aussi de faire un effort lorsque l’on dépose nos déchets verts à la déchèterie.

Des pratiques de compostage différentes selon les régions.

Attention, les pratiques des plateformes de compostage sont différentes selon les régions. Et la pratique du compostage des ordures ménagères est toujours d’actualité. La norme U44.051 vise à améliorer la qualité, hors seulement 4 centres sont aux normes sur la cinquantaine que compte le territoire français. Alors ce que je décris pour le centre de Marome près de Rouen n’est pas valable pour toute la France. Il est important de vous faire votre propre opinion concernant le centre près de chez vous.

Ce que je souhaite pour moi.

La solution du compostage est quand même à modérer, car elle produit beaucoup de méthane, un gaz plus réchauffant que le CO2. Alors, le bilan d’un centre à ciel ouvert n’est pas très bon pour notre atmosphère.

Au fur et à mesure que Laurent Guilliot m’annonce les chiffres des volumes de déchet à retraiter, j’ai la désagréable impression, que ma poubelle d’épluchures de légumes quotidienne, est bien dérisoire face à la production globale du pays.

Moi ça me fait flipper d’entendre tout ça et à mon échelle je ne vois qu’une solution, c’est réduire au maximum mes déchets.

Quelque part les épluchures de légumes font partie du capital de la terre et ça me parait légitime que ça y retourne. Seulement quand on voit les méthodes de compostage de certain centre je me dis qu’il vaut mieux le faire soi-même.

Un coup je vous dis “il ne faut pas composter soi-même” un coup je vous dis “faut composter soi-même”. Bon je suis Normand !

En fait je dirais que de toute façon il faut composter, et au vu des volumes de déchets, il faut soulager les déchèteries. Pour les petits déchets de cuisine il me parait très simple de les déposer directement dans le potager sous le paillage. Pourquoi se casser la tête à faire un composteur, autant que le composte se fasse directement là où l’on va planter les légumes.

Avez-vous essayé de composter directement dans le potager ?

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Réponses

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  1. Attention à certaines plateforme de compostage. Chez nous elle composte des boues de station d’épuration provenant des grandes villes du Sud (Nice, Toulon, Canne, Marseille etc) mélangées aux déchets verts et le sérieux de cette société laisse à désirer: déjà 3 arrêtés de mise en demeure, 1 amende et un refus d’extension en à peine 3 ans d’existence. Bien se renseigner avant car lors des visites, on ne vous montre que le bon côté. Moi je suis allée voir derrière!…au niveau du bassin de récupération des jus (lixiviats) par exemple etc et là c’est beaucoup moins virtueux.

  2. Juste pour info
    Dans son livre Le nouveau jardinage, Dominique Soltner conseille le compost des plateformes pour faire des semis, car justement il ne contient plus aucune graine d’adventice. Voir son livre pour plus de précisions à ce sujet.

  3. Bonjour joseph

    c’est évident qu’il faut inviter les jardiniers a composter, Je compare les sacs de déchets verts posé sur le trotoir a des sacs pleins de billets de banques. On jette une incroyable richesse pour notre jardin.

    Moi je jete plus une brindille, voir meme je recupere les sacs des voisins.

    Pour le compostage au sol, je crois qu’il y a pas mieux en fait. on favorise le developpement d’une faune favorable aux plantes a leur pied. Pour eviter que ca fasse trop depotoir, je recouvre de quelques feuilles mortes.

  4. Bonsoir Loïc,

    Je te rejoins sur le fait que le compost produit par le SMEDAR est à mon avis de bonne qualité. J’en achète moi même ponctuellement quand ma production personnelle est insufisante. Cependant, je milite vraiment pour la pratique du compostage à domicile. Le coût écologique des plates formes de compostage est élevé. En plus de la production de méthane dont tu parles, la collecte (en porte à porte sur la CREA) des miliers de tonnes de déchets verts représente un coût écologique et économique important.Un gros travail de sensibilisation es donc à mener pour que les miliers de jardiniers amateurs du territoire se lancent dans la pratique !

    Par ailleurs, je suis moi même en réflexion sur le compostage directement au sol, sans passer par le composteur. Je pense néanmoins qu’avec cette pratique, les élements nutritifs ne sont disponibles que de manière différée pour les plantes du potager. Les apports sont donc différents de ceux du compost mûr. Donc à tester en fonction des légumes…
    Je viens de terminer la lecture d’un ouvrage que tu connais certainement, de Dominique Soltner, qui traite de la question de paillage permanent et du compostage direct au sol. C’est un ouvrage intéressant qui me donne envie de faire certaines expériences…
    Je suis également preneur de tes retours sur la question.

    A suivre donc,

    Bonne soirée à toi,
    Joseph,

  5. Bonjour Laureut

    C’est vrai que ca devrait fonctionner comme ca, mais le responsable de la plateforme a été trés claire sur le bilan carbonne de son centre. Ca produit un max de méthane. ! 🙁

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