L’huile de Neem pour le potager

Ce matin comme tous les dimanches, j’ai fait mon marché et visité mon maraicher préféré. Pour une fois il était peu loquace, juste un soupir et un «  il est temps que ça s’arrête ». Il finit par me dire qu’il a chopé la crève. C’est un personnage passionné par son métier, et je sais qu’un petit rhume ne va pas l’empêcher de me parler un peu de son travail. Une petite question suffira à le lancer J

De fil en aiguille, il me demande si je connais l’huile de Neem. Forcement je lui dis que non. Il me répond que c’est un très bon produit dans l’agriculture biologique mais que malheureusement elle est interdite en France. Ah oui est pourquoi donc ! Il sourit et répond que nous avons des produits tous aussi efficace et qui font travailler des industries certainement plus puissante que les producteurs d’huile.

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Huile de Neem

De retour à la maison j’ai regardé ce que je pouvais trouver sur cette huile. Je n’ai pas encore testé le produit. Si je vous parle de cette huile, ce n’est pas plus pour ses propriétés intéressantes que pour partager mes préoccupations sur les décisions prises par nos gouvernants. On nous rabâche que les pesticides ce n’est pas bien et quand une solution plus respectueuse de l’environnement se présente, on l’interdit !!! C’est bizarre et rageant non ?

Voilà ce que j’ai pu trouver sur internet.

C’est une huile faite à partir des fruits de margousier, c’est un arbre du sud de l’Himalaya où il est sacré pour ses nombreuses vertus. Cet arbre peut atteindre 20m de haut et vivre 200ans. C’est plus précisément du noyau que l’on extrait l’huile. Les agriculteurs indiens l’utilisent comme pesticide et insecticide.

Les végétaux sont capable de produire des substances chimiques très diverses pour assurer leur survie. Le plus bel exemple, à mon sens, est celui de l’acacia qui est capable de produire une substance toxique pour éviter que les girafes ne les mangent. Plus fort ! Ce composé chimique est véhiculé par le vent et avertie les autres acacias de produire le poison car des girafes sont présentent pas très loin.

Les propriétés de l’huile de Neem.

L’arbre de Neem quand à lui produit de l’azadirachtin. C’est un bio-insecticide très performants. Ces propriétés sont

  • Insecticide
  • Pesticide
  • Fertilisant
  • Fongicide
  • Stimulateur de croissance

Beaucoup de belles propriétés que l’on pourrait facilement mettre à profit au potager.

L’azadirachtin agit sur les populations d’insectes en bloquant les mues. Les insectes sont donc condamnés à rester des larves et finissent par mourir. La substance agit aussi comme coupe faim, en détournant les insectes des plantes traitées ou en troublant le système digestif des plus voraces.

Comment utiliser l’huile de Neem.

Son utilisation est très simple, l’huile est soluble dans l’eau et s’utilise en pulvérisation. Avec 1 litre d’huile vous pouvez obtenir 50 litres de préparation.

En mode préventif, on peut pulvériser la solution sur les plantes durant une semaine à raison de 5ml par litre d’eau.

En mode curatif, on dilue l’huile a raison de 2cl par litre puis on pulvérise tous les jours jusqu’à disparition de la maladie

Bon à savoir

Comme tous les traitements, il est préférable de les faires tôt le matin ou en soirée, car c’est à ce moment que les stomates des feuilles sont le plus ouvert. C’est par ces petits trous présents surtout sous les feuilles que les traitements vont pénétrer dans la plantes. D’où l’intérêt de pulvériser et même vaporiser l’huile en insistant sous les feuilles.

Ou trouver l’huile de Neem.

En France l’huile de Neem n’est pas autoriser en tant qu’insecticide, mais elle est en vente libre pour ses autres propriétés.

Vous trouverez sur le site http://Neem.fr l’adresse de revendeur. Le prix souvent demandé tourne autour de 30€ le litre.

Pourquoi je ne n’utiliserai pas l’huile de Neem.

L’huile de Neem est certainement très efficace et me semble être une belle alternative pour l’agriculture conventionnelle. Seulement, je reste septique pour son utilisation au potager. Son action sur plus de 400 espèces d’insectes me laisse imaginer que l’huile détruit sans distinction aussi bien les pucerons que les abeilles.

De plus lutter contre les ravageurs avec un produit chimique ou un produit bio revient au même résultat : L’appauvrissement de la biodiversité. Je suis de plus en plus convaincu que la meilleur voix pour un potager naturel c’est de faire confiance aux mécanismes de la nature. Les expériences menées par Sepp Holzer, Emilia Haselip et Fukuoka me confortent dans cette idée.

 

Vous ne pensez pas qu’il est préférable d’encourager la vie plutôt que de la détruire ?

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Réponses

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  1. J’utilise cette année et pour la première fois l’huile de neem sans grand résultat pour traiter les fruits et je donne humblement mon avis. J’applique les mêmes méthodes que j’utilisai avec des pèsticides chimiques.
    Traiter exclusivement ce qui porte fruit
    Pas de pulvérisation sur les plantes avec fleurs (tomates courges…)
    Espacer au max par temps sec
    Entretenir les auxiliaires en apprenant à les connaitre et reconnaitres (larves de coccinelles, chrysopes et autre hérissons.
    Pour le reste, pas de traitement, pas de fruit, j’ai éssayé

  2. Avez vous lu les dégâts que cette huile font sur les abeilles par exemple ? Alors attention à son usage !! Si c’est interdit en France ce n’est pas QUE pour le fric mais aussi pour sauver des espèces qui sont menacées de disparition …. il vaut mieux l’utiliser comme engrais que le pulvériser sur votre plante à fleur là ou butinent vos abeilles … merci pour ces dernières …

  3. Bonjour,
    Je desespere, comment se débarrasser des punaises vertes sur les tomates ?
    Elles piquent les fruits qui noircissent.
    Quel traitement utiliser, ormi le ramassage des insectes a la main, qui reviennent constamment.
    Comme vous déconseillé l,’utilisation de l’huile de neem , auriez vous une solution?
    Merci. Cordialement.

  4. Bonjour

    Bonjour ! Tu as oublie de dire quelque chose de tres important sur l huile de neem ! En fait cest un produit systemique comme les ” plus performants ” produits chimique ! Ce qui signifie pour les neoagronomes que le produit est transporté par la seve et donc que l action remanante du produit ne tue que les insectes dit ” piqueur suceur….” bref les ravageurs et donc ne concerne pas nos auxilliaire comme coccinelle, punaise, chrysope, abeilles …

    1. Je l’utilise pour les piqueurs suceurs dont font partie les punaises qui ont envahi cette année mon jardin, plein de biodiversité pourtant et sans traitement. Fleurs mellifères, compost, engrais verts etc…Je cherche où est le déséquilibre, il y en a forcément un!!

    2. L’ azadirachtine a très peu d’effets insecticides mais un petit effet paralysant ( inhibiteurs de la cholinestérase) sans mortalité; mais un insecte qui a des problèmes même momentanés, est à la merci des prédateurs. Les études vétérinaires effectuées au Ghana, en Australie, comme chez moi, semblent conclure que le traitement avec les extraits de feuilles ou de graines de neem affecte la productivité des insectes et a un effet phagorépulsif, même chez les oiseaux.

  5. Bonjour Loïc,
    Je suis régulièrement ton blog et tes conseils qui me sont très précieux.
    Comme la plupart d’entre nous, je pense que pour un potager naturel, le mieux est de laisser faire la nature (nature…naturel). N’oublions pas que les intrus, dans la nature, ce sont nous les humains, car nous perturbons souvent l’équilibre naturel de la chaîne alimentaire. Il faut se résigner à accepter un pourcentage de pertes diverses dans nos potagers car nos fruits et légumes permettent à la faune de se reproduire et de perdurer. Car, à force de vouloir éliminer les “indésirables”, nos enfants ne sauront pas ce qu’est un hérisson, un lézard, une coccinelle, une guêpe, une abeille, un merle, une mésange, un pic-vert etc… Donc, faisons nous tout petits, nous les jardiniers, car nous avons beaucoup à apprendre de la nature et de ses modes de survie. Même les limaces tant rejetées jouent leur rôle quand elles viennent manger les feuilles abîmées de nos salades !
    Encore merci pour tout ce partage d’idées plus judicieuses les unes que les autres!
    Maud de Haute-Savoie

  6. bonsoir
    je suis “tombee” sur votre blog par hasard je cherchais comment faire des carres certains ds mon jardin >en barriere n’ont pas resiste en ce qui concerne l’huile de neem vous en trouverez ds les sites internet de ventes de produits cosmetiques home made j’ai telecharge votre logciel pour mettre en 3D mon potager merci pour certains d evos articles qui me semblent tout à fait documente bonne soiree

  7. Oui en effet, très bonne conclusion !
    De plus, faire venir des produits d’Inde pour traiter nos potagers n’est pas une démarche très écologique… tout comme consommer des kiwis bio de Nouvelle-Zélande ! Pensons local !

  8. En novembre, nous avons eu, en Périgord, une conférence par Daniel Chollet, pommiculteur en région parisienne qui ne traite plus ses pommiers depuis de très nombreuses années. Aucun traitement, même bio.Pour avoir des pommiers et des pommes sains, il a favorisé ceci :
    -du BRF qui favorise la vie des animaux souterrains : vers de terre, carabes, champignons, crustacés, etc…
    -des abris pour insectes, crapauds, hérissons, oiseaux
    -il a planté 200 plantes différentes qui ont des floraisons toute l’année (fleurs simples)pour le pollen qui va nourrir les insectes, par exemple, le mahonia qui fleurit l’hiver et dont le pollen est une réserve pour la reine-bourdon..
    Au bout de qq années de biodiversité, il y a eu un équilibre entre les ravageurs et les prédateurs qui lui évite de traiter

  9. Bonjour Loic,
    Merci pour cette découverte mais j’ai apprécié ta conclusion.. et c’est ce que je me disais tout au long de ton exposé:)

    Encourageons, encourageons:))

    1. Bonjour Sylviane

      Oui, je pense que finalement, en tant que jardiniers amateurs, nous pouvons nous passer de tous produits. C’est bien plus motivant je trouve de chercher l’équilibre. 🙂

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