Réussir son compost : 2 méthodes à connaître
Que vous soyez en appartement ou en maison à la campagne, vous pouvez faire votre compost. La seule différence, c’est la méthode que vous allez utiliser. Eh oui, il existe différentes possibilités de compostage ! Peu importe ce que vous choisissez, je vous explique comment réussir votre compost avec mes 2 méthodes.
Faire du bon compost en identifiant vos ressources disponibles
Avant de choisir la méthode que vous allez utiliser, il faut connaître la ressource dont vous disposez. Il en existe plusieurs :
- Les déchets de la cuisine, qui varient selon la taille de votre famille et la préparation des repas. Avec une famille de 4 qui cuisine tout elle-même, la poubelle va se remplir beaucoup plus vite ;
- Les déchets du jardin si vous vivez dans une maison avec un jardin. La pelouse tondue quotidiennement, la taille de haie, le désherbage, le potager à entretenir… Votre terrain est une véritable usine à déchets verts ! Et c’est sans compter les litières d’animaux si vous faites un peu d’élevage.
Face à tous ces déchets biodégradables, vous comprenez bien évidemment l’importance du compostage.
Les 2 méthodes pour réussir son compost
Il existe donc deux contextes différents : le citadin qui n’a pas toujours la ressource nécessaire pour faire du bon compost et qui en produira peut-être trop, ou le rural qui se fait vite envahir par la quantité de déchets du jardin.
1 – Faire du bon compost en appartement
Même si vous habitez en ville, vous pouvez tout à fait composter vos déchets. J’ai aussi connu cette situation durant quelques années. J’avais choisi un appartement avec deux terrasses que j’ai aménagées et cultivées pendant trois saisons. Faire mon compost était donc indispensable ! J’ai opté pour un petit lombricomposteur de 50×70 cm, une capacité de recyclage qui convient à un couple pendant un an. Au-delà de ce délai, il faudra penser à en vider une partie.
Dans ce contexte, il n’est pas toujours évident de réussir son compost puisqu’il va vous manquer une ressource importante : les déchets secs ou carbonés. En effet, la cuisine offre beaucoup de déchets humides ou azotés, mais peu de déchets carbonés. Et si votre compost en manque, il va rapidement tourner au vinaigre et pourrir !
Pour faire du bon compost en ville, je vous conseille donc d’ajouter de la litière de paille compressée. Vous en trouverez facilement en animalerie ou en jardinerie. Il suffit d’ajouter régulièrement quelques poignées de granulés afin d’absorber l’excès d’humidité et d’obtenir un mélange plus aéré. En ce qui concerne les proportions, vous n’avez pas besoin de peser vos déchets. Fiez-vous surtout à votre nez et à votre bon sens. Un bon compost ne doit pas sentir mauvais ni faire de blocs compacts. Quant au niveau d’humidité, il doit être proche d’une éponge essorée.
De plus, commencez par y aller doucement sur la quantité de déchets apportés. Lorsque la quantité de compost augmente et que les vers se multiplient, vous pourrez augmenter les rendements.
Le compost en pratique
En pratique, je jette quotidiennement mes déchets de cuisine en surface du lombricomposteur, et j’ajoute quelques poignées de granulés une fois par semaine, puis je mélange bien. Le lendemain, pensez à vérifier la température de votre compost. Elle ne doit pas trop monter ! Vous allez vous rendre compte que l’ajout de granulé augmente la température de l’ensemble des déchets, mais il faut éviter de cuire vos vers. Pour cela, brassez l’ensemble du compost pour homogénéiser et refroidir la marmite. Si les vers sont installés depuis plusieurs mois et qu’il y a déjà du compost sous les déchets, la hausse de température ne devrait pas leur causer trop de problèmes. Avec une température modérée, vous allez les voir grouiller et se régaler avec tous vos déchets. Pour en savoir plus sur le lombricompostage, je vous invite à découvrir la chaîne YouTube du Lombricompostage facile : c’est une vraie mine d’or !
Un lombricomposteur à fabriquer soi-même
Vous préférez construire votre propre lombricomposteur ? N’hésitez pas à télécharger les plans PDF. Je vous propose un lombricomposteur connecté avec vos jardinières pour recycler vos déchets tout en fertilisant vos cultures. Dans un premier temps, il faudra simplement installer une litière de carton humide pour accueillir vos vers. Mais attention, ne les gavez pas de nourriture dès le début ! Il faut leur laisser le temps de bien s’installer dans leurs nouveaux appartements. Vous pourrez ensuite être plus généreux sur la quantité de déchets.
L’éco-worm et le city-worm, des modèles tout faits
Le city Worms L’ecoworms
Vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur ? Rassurez-vous, il existe des lombricomposteurs prêts à l’utilisation ! Je pense notamment à l’éco-worm ou au city-worm qui conviennent très bien. Dès que vous êtes équipé, il n’y a plus qu’à lancer l’usine. Pour récupérer quelques vers, n’hésitez pas à vous rendre dans les jardins partagés. Il y aura bien un jardinier pour vous donner une pelletée de son compost et une petite poignée de vers. Sinon, vous pouvez aussi commander vos vers sur Internet (promis, je ne dirais rien à personne !).
2 – Réussir son compost dans un jardin
Si vous avez la chance de vivre en maison et d’avoir un jardin, vous êtes dans les conditions idéales pour faire votre compost. Les ressources ne devraient pas vous manquer, mais elles ne sont pas toujours faciles à traiter : les paniers de pelouse fraîche, un gros tas de branches après la taille des haies, la litière des animaux, les déchets du potager… Ils finissent souvent par s’entasser au fond du jardin. Finalement, la production de tous ces déchets n’est pas si simple que ça à insérer dans le processus de compostage.
Le modèle de compostage que j’utilise
Vous produisez trop de déchets ? Vous ne savez plus quoi en faire ? Voici plusieurs pratiques à combiner pour que le compostage s’intègre plus facilement dans votre mode de vie. En plus, c’est testé et approuvé puisque c’est celles que j’utilise au quotidien !
Un composteur de proximité
Traverser le jardin en chausson pour vider les restes de cuisine, ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. Pour éviter ça, j’ai mis en place un lombricomposteur (un petit bac à compost convient aussi) à proximité de ma cuisine. Selon moi, c’est vraiment indispensable pour vider rapidement les épluchures et autres petits déchets de la cuisine. Il ne s’agit pas d’un compost supplémentaire, mais surtout d’une zone de stockage qui ira rejoindre le bac plus grand. Ce sera beaucoup plus facile pour contrôler la proportion de déchets humides et secs du bac principal.
Un composteur de jardin avec un grand volume
Dans le jardin, je vous conseille d’utiliser un bac plus grand, avec 2 ou 3 compartiments pour gérer les volumes plus importants produits par le jardin. Pour fabriquer ce bac à compost, vous avez de nombreuses possibilités. Vous retrouverez ici des plans à télécharger, notamment celui du bac à double couvert. En effet, je vous recommande de couvrir vos bacs pour protéger votre compost de la pluie. Celle-ci viendrait détremper le mélange et lessiver les bons nutriments, qui finiront dans les eaux de ruissellement.
Un broyeur à végétaux
Cet outil est votre meilleur allié pour réduire le volume des déchets un peu trop ligneux (tiges des choux, rames de pois, tiges de maïs…). En bref, tous ces déchets qui sont encombrants et pas faciles à manipuler ! En passant le tout au broyeur, ça sera beaucoup plus facile d’avoir un beau tas de compost. Pour ma part, j’utilise un modèle viking qui a plus de 10 ans, et j’en suis entièrement satisfait (pour l’instant, je n’ai même pas eu besoin de remplacer les couteaux). Mais attention, ce broyeur n’est pas fait pour les branches. Il vaut mieux les stocker !
Les alternatives aux branches broyées
Bien entendu, tout le monde n’a pas la possibilité de stocker des branches ou de louer un broyeur professionnel. Mais si vous n’avez pas beaucoup d’arbres à tailler, votre compost risque de manquer de matières sèches ou carbonées. Dans ce cas-là, voici quelques alternatives :
- Ballots de paille ou de foin, à stocker sous abri ;
- Sacs compressés de paillettes de lin, disponibles en jardinerie ;
- Granulés de paille compressée ou de bois.
Le compost en tas au fond du jardin
Comme moi, vous pouvez également pratiquer la mise en tas de votre compost (de préférence dans un coin éloigné de votre jardin). C’est ce qui permet d’avoir une zone de stockage en attente de broyage, tout en créant un gîte pour attirer les auxiliaires du potager. Je vais ensuite broyer ce tas avec un broyeur que je loue une fois par an. Il faut compter environ 150 € de location pour une journée de travail. Alors certes, il faut avoir un terrain qui produit beaucoup de bois pour que ça soit intéressant, mais c’est ce qui m’a permis de rallonger la durée de vie de mon petit broyeur viking. Une fois que ce mélange est broyé, vous avez une belle réserve de déchets secs faciles à manipuler. En plus, ce stock peut rester longtemps à disposition sans tourner au vinaigre.
La recette pour faire un bon compost
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à alimenter régulièrement les bacs de votre compost. Si vous ne savez pas que ce que vous pouvez composter, ce qui suit devrait vous aider !
Que mettre dans le compost ?
Un bon compost ne contient pas seulement des épluchures de légumes. Il doit être alimenté en déchets carbonés et azotés :
- Fleurs coupées ou feuilles d’arbre
- Taille de haie
- Tonte de gazon
- Branches ou écorces broyées
- Coquille d’œufs ou de fruits secs
- Marc de café
- Déchets des toilettes sèches
- Litières d’animaux herbivores ou granivores (lapins, oiseaux, hamster…)
Le plus important, c’est de respecter l’équilibre entre matières sèches et carbonées. Par exemple, quand vous ajoutez la tonte de pelouse, pensez à mélanger un volume de pelouse à un volume de broyat de bois. Voici un tableau récapitulatif qui vous aidera à bien mélanger les ingrédients pour réussir votre compost :
Comprendre le rapport C/N
Vous l’avez compris, un compost réussi dépend surtout de l’équilibre entre matières sèches et carbonées. C’est ce qui correspond au rapport C/N, soit le rapport massique carbone sur azote. Il s’agit tout simplement d’un indicateur qui permet de juger du degré d’évolution de la matière organique, c’est-à-dire son aptitude à se décomposer plus ou moins rapidement.
Pour faire un bon compost, ce rapport C/N doit être aux alentours de 30. Sachez que les microorganismes du sol (ou microfaune) ont un rapport C/N moyen de 8. Ils consomment les deux tiers du carbone pour l’énergie, et le tiers restant pour leur constitution. L’équilibre nutritionnel des organismes est donc situé à un rapport C/N de 24. En dessous de ce rapport, l’azote est en excès. Résultat ? Il sera libéré à la disponibilité des plantes. En revanche, au-dessus de 24, l’azote sera prélevé dans la solution du sol afin de subvenir aux besoins des microorganismes.
Vous êtes perdu ? Prenons un exemple. Si je mélange un volume de tonte de pelouse (rapport C/N de 10) avec un volume de broyat de branche (rapport C/N de 70), j’obtiens un rapport C/N de 40, qui est donc un peu trop riche en carbone. Mais si je mets deux volumes de pelouse pour un volume de branche, j’ai un rapport final de 30 qui est beaucoup plus équilibré ! Finalement, la formule est très simple :
Quantité x rapport C/N du déchet 1 + quantité x rapport C/N du déchet 2 / somme des quantités
Toutefois, ce n’est pas toujours simple de respecter ce rapport. C’est pour ça que je vous conseille plutôt la technique du “1 volume pour 1 volume” : il vaut mieux avoir un peu trop de carbone, mais une bonne structure. En effet, si le tas se tasse trop, une fermentation et de mauvaises odeurs vont apparaître. Le processus de compostage sera donc beaucoup plus long !
Attention, réussir votre compost ne doit pas devenir un casse-tête. Au contraire, il faut que ça soit facile ! Ça sera le cas si vous disposez des ressources qui ont un rapport C/N élevé comme le broyat de bois. Le problème, c’est qu’il s’agit d’un déchet facile à stocker, mais pas forcément à produire.
Les 4 choses à retenir pour bien réussir son compost
Pour résumer cet article, voici les 4 choses dont vous devez vous souvenir :
- En ville ou à la campagne, ce sont souvent les déchets secs qui manquent.
- Il faut toujours conserver un stock de déchets secs à utiliser dès que des déchets humides sont ajoutés au compost.
- Le rapport carbone sur azote idéal se situe autour de 30.
- Comme ce n’est pas forcément facile de retenir les coefficients C/N des déchets, une proportion d’un volume par un volume est possible.
Et voilà, il n’y a plus qu’à se lancer ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire.
Peut-on utiliser de l’activateur de compost bio ?
bonjour,
Ma question concerne le compost de toilettes sèches, à séparateur donc vraiment sec.
J’ai les matières fécales seules, avec de la sciure que je compost dans un composteur maison au jardin.
Est-ce que je dois ajouter autre chose comme matière? un peu d’humidité peut-être?
Merci pour votre réponse!
Bonjour
Finalement les toilettes à séparateur sont bien pour la maison mais pas pour le compost. idéalement, il vaut mieux remélanger les 2. Pour info, en ce moment je disperse mes seaux au pieds des arbres fuitiers
Bonjour, merci pour cet article.
Il est indiqué que le rapport C/N idéal du compost est de 30 et que au-dessus de 24 l’azote sera prélevé par les micro-organismes dans la solution du sol. Du coup 30 n’est pas si idéal que ça alors ?
Bonjour, c’est des ordres de grandeurs dont on se sert pas vraiment dans le potager